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Juste des mots, simples et légers,
Puisés dans l’écrin de ton âme.
Tu les déposeras,
L’un après l’autre
Et tu seras Poucet…
Ta vie durant, tu erreras,
Les jours eux se feront plus courts.
Tu les sacrifieras,
L’un après l’autre
Et tu seras déçu
Viendra l’ultime crépuscule
Puisse-t-il éclairer tes mots
Tu les rechercheras
L’un après l’autre
Et tu seras anxieux
Mais quand la nuit privée de lune
Te jettera sur l’autre rive
Tu les retrouveras
L’un après l’autre
Et tu seras poète…
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Ô couchants de l’hiver
Vos halos improbables
Lavis presque sévères
Me sont inoubliables
Vos paysages blêmes
Paraissent suspendus
Comme pâles diadèmes
Sur l’onde répandue
La bise du matin
Tout à coup aguicheuse
Se pare du satin
De la brise enjôleuse
Il y a dans cet air
L’avant-goût du printemps
Et la belle atmosphère
D’un soir qui prend son temps
Même là les oiseaux
Imperceptiblement
Frôlent les hautes eaux
Et répètent leurs chants
Sous l’arche de guingois
Aux algues affleurant
Le petit pont de bois
Lui, se joue du courant…
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La bouteille à la mer
Qui flotte et dodeline
Navigation sommaire
Sous la nue opaline
Farandole de lettres
À tout jamais liées
Qui espèrent renaître
Sur la feuille pliée
Traversée obsessive
Seuls les jours et les nuits
Veilleront la missive
Telle insolite fruit
Et l’appel plein d’espoir
Vêtu d’une encre bleue
Arrivera un soir
Sur un écrin sableux
Courtisée par Éole
Étourdie, épuisée
C’est une vague molle
Qui l’aura déposée
Un promeneur distrait
Trouvera, excité
La flasque sans attrait
Au secret cacheté…
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Vos yeux sombres fermés
Je vous devine là
Impassible et distante
Sur le seuil de ma porte
Elle ouvre ce couloir
Qui conduit à la mer
Tapissé d’un ciel bleu
Où courent des nuages
Les brises de printemps
M’invitent au voyage
Et les oiseaux m’espèrent
Au sortir de l’hiver
Vous ne me dites rien
Pourtant moi, je vous sais
Le heurtoir est aphone
Ce vieux lion d’outre-Manche
J’ai bouclé ma valise
Même la pluie d’orage
N’ose plus lors frapper
Ma visiteuse attend…
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C’est l’harmonie des songes
Qui abandonne au diable
Ces regrets qui nous rongent
Nos remords inavouables
Leur mélopée confuse
Dans la nuit vient tisser
Chrysalide diffuse
Des plaisirs empressés
C’est comme une autre vie
Qui viendrait s’abreuver
À la quête assouvie
Rédemptrice, achevée
Pays des sortilèges
Aux éclats d’un Ailleurs
Les plaisirs font cortège
Éthérés et rieurs
Ce ne sont là que leurres
Pareils à ces croyances
Qui à la dernière heure
Ne sont qu’évanescence…
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