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Des pétales fuchsia
Viennent étreindre mon âme
Au chant d’un magnolia
Qu’une brise desquame
Le ciel même est sans charme
Infiniment cendré
Et se gorge des larmes
Des tombes bigarrées
Un vieil arbre salive
Sur les flancs d’un parterre
Là où quelques fleurs vives
Flattent un morne inventaire
Alignées sous les pleurs
Et le dédain des croix
Les ultimes demeures
N’invitent qu’à l’effroi
La funeste complainte
Des mésanges égarées
Laisse la foule éteinte
Seule et désemparée…
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Quelques pierres de sucre,
Que nous jetâmes un soir,
Sur l’onde de nos vies.
Est montée une brume,
Essences de nos cœurs,
Là, juste entrelacés.
Tantôt il a fait froid,
Le givre sur nos cils
Est devenu diamant.
Et même s’il a plu,
Ce furent avant tout
Les larmes de l’espoir.
Parfois il a fait mal,
Nous nous sommes soignés,
Réfugiés sous nos âmes.
Un parfum d’autrefois,
Des fragrances de fleurs,
Nous ont offert mémoire.
Une tendre chaleur,
Nos sourires étoilés,
Nous ont dit l’avenir…
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Ils glissent sans raison
Je les vois défiler
Sur le trait d’horizon
Presque se faufiler
En cortège éphémère
Avant de disparaître
Ils caressent la mer
S’y abreuvent peut-être
Puis deviennent pinceaux
Pour dessiner les ombres
De bien troublants vaisseaux
En quête de pénombre
Au soleil apaisé
Entrouvrent une fenêtre
Pour qu’il aille embraser
Le crépuscule en maître
Tout n’est lors que silence
Subtilement brodé
Par la douce indolence
D’une brise iodée
Improbables navires
Ce n’est qu’une nuit sage
Qui viendra me ravir
Ces étonnants nuages…
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Une toile posée
Au-dessus du bureau
Sombre meuble couvert
De mes rêves épars
Une toile évasion
Qui se pare d’azur
Pour fêter le cortège
Des nuages tranquilles
Une toile vivante
Qui égrène les heures
Laissant même à la nuit
Le mystère des ombres
Une toile mouvante
Que le vieux pin sylvestre
Dans les bras de la brise
Semble là caresser
Une toile en prison
Quand ses blancs croisillons
Viennent me découper
Un ciel froid qui sanglote
Une toile prison
Pour mon corps à l’ouvrage
Penché dessus la feuille
Qui vous conte mon âme…
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Sur les chemins d’ailleurs
Mes désirs violentés
Insultent là le soir
Il y fait déjà sombre
J’entends claquer la porte
Aux rives de mon âme
Psaume d’un souvenir
Ou d’une joie trop lasse
Il se peut que s’essoufflent
Ces rires qui pourtant
Fleurissaient au matin
Et que je n’entends plus
Mes vieilles gourmandises
Sont venues avant-hier
Tristement me conter
Leurs plaisirs disparus
Est arrivé le temps
Des jadis, des naguères
Même la nostalgie
A voilé mes sourires
Étendu, là, fragile
Sur ma couche chagrine
Compter les heures froides
Brûler d’une aube neuve…
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