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La honte qui susurre,
Étonnamment vulgaire,
Dans un souffle m’assure
Que j’ai perdu la guerre.
La honte qui s’immisce,
Insidieuse et infâme,
Ultime maléfice
Au tréfonds de mon âme.
La honte qui m’oppresse,
Angoissante et cruelle,
Soudainement me presse
De déployer mes ailes.
La honte qui sait bien,
Diabolique poupée,
Que je n’en ferai rien,
Mes ailes sont coupées.
La honte qui se terre
Aux confins de mon être
Afin que l’on m’enterre
Tout rougissant peut-être…
©
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Après une nuit sage,
Le soleil matinal
Déshabille la plage
De ses ombres trop pâles.
D'azur enrubanné,
L'océan peut s'offrir
Sa grâce matinée
Loin des cris, loin des rires.
Sur l'estran se prélassent,
Des barques oubliées
Leurs amarres s'effacent
Sous les algues charriées.
Quelques pêcheurs à pied
Rejoignent la balise,
Dame verte éloignée
Qui sèche sous la brise.
Dans leur quête fébrile,
Verront la langue brune
Qui tout au bout de l'île,
Vient prolonger la dune...©
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Ce soir au goût de terre
Ses fragrances humides
Révélées par la pluie
D'un orage soudain.
Ce soir au goût de mer
Tout plein d'ombres salées
Dessinées par la brise
D'une étreinte câline.
Ce soir au goût de feu
Chargé d'éclats fugaces
Revêtus des effets
Du soleil et du sang.
Ce soir au goût d'amour
Et de chants éthérés
Chuchotés par l'esquisse
D'un fol embrasement.
C’est comme un goût de toi
De nos baisers sucrés
Partagés sur la couche
D'une plage complice...©
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J’aime les confidences
De ces sobres silences
Quand mon pas solitaire
Fouille de sèches terres.
Celles qui me murmurent
Ces poèmes obscurs
Abreuvés aux secrets
Des âmes en retrait.
Celles qui me chuchotent
Quelques bribes pâlottes
Surgies d’une mémoire
Qui sait, là, m’émouvoir.
Celles qui me susurrent
De lointaines blessures
Qui ont forgé mon cœur
Sans la moindre rancœur.
Celles qui me marmonnent
Qui volent et papillonnent
Au-delà des possibles
Pour bannir l’impossible…
©
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Le jour presque mort-né
Projette sans envie
Ses lumières fanées
Sur un pâle lavis.
La rude humidité
De ce matin d'hiver,
Laisse tout apprêtés,
Les tapis de bruyère.
La falaise brouillée,
Raide dans ses effets,
Semble vouloir défier
Un océan défait.
L'île, presque transie,
Se drape de mystère,
La pointe des Saisies
La gréant, solitaire.
Surtout n'allez pas croire
Qu'alors Groix n'est que larmes,
Même ses froids brouillards
Lui offrent nouveaux charmes.©
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