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Juste lever le voile
Chargé de sombres grains
Pour voir surgir, spectrale,
L’ire de mes chagrins.
Qu’elle éclabousse enfin
Les rives de l’ennui
Dont les troubles parfums
Abreuvent ici mes nuits.
Laisser faner les fleurs
Et leurs herbes souillées
Des brises sans chaleur,
Mon âme, ont barbouillée.
C’est déjà l’entre-deux
Ni l’obscur ni le jour
Ce pâteux entre-deux
Que l’on nomme faux-jour.
Laisser filer la vie
Car mon corps n’en peut plus
Il se traîne en survie
Avant de n’être plus…
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Sous un ciel bleu métal
À l'étendue muette,
La brise s'empétale
D'une neige discrète.
L'haleine du printemps,
Tendrement parfumée,
Enivre par instant
Le vallon sublimé.
Un fin serpent d'argent
Semble là l'entrouvrir
Et ses éclats changeants
Y dessinent un sourire.
Sur le schiste s'accroche.
De frêles fleurs s'y mirent
Clairsemées sur la roche
Se mettent à frémir.
L'océan qui attend,
Ressasse une comptine
Quand l'hôte froufroutant
Lui joue sa sonatine...©
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Il faut oser franchir
Les portes du silence,
Juste pour écouter
Le souffle de la grâce.
Déserter les folies
Qui s'étreignent cafardes
Sous les voûtes ombrées
De matins sans substance.
Oublier les mensonges
Où grouillent ces sourires
Aux échos fallacieux
D'impossibles je t'aime.
Étouffer les égos
Quand s'exhibent cupides
En foires égoïstes
Les prêtres libéraux.
Les hommes n'y sont plus,
Ravalée leur emphase,
N'y dorment que les âmes
Qui dévêtent les rêves.
Même la solitude
Ne saurait y conduire
Car en elle, j'entends
Toujours mon cœur qui bat...©
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La bise d’une brise
Fend la houle rebelle,
Soudain, la mer est grise,
Toute gainée de ciel.
Le village s’ardoise
Mimétisme chagrin
Quand les « Saisies » narquoises
Défient le prochain grain.
En cet éden marin,
Il ne fait pas si froid,
Le printemps se contraint
Les oiseaux restent rois.
J’écoute leur aubade
Elle offre à ce matin
Des échos de balades,
De périples lointains.
Et puis, là-bas, à l’ouest
Les sentiers s’entortillent
Disparaissent modestes
Sous de pâles jonquilles…
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Caresser l’herbe fraîche
De mes pas hésitants
Descendre tout en bas,
Là, où rit le ruisseau.
Il s’en va généreux
Et vient offrir ses perles
Au calme des roseaux
Qui, tout émus s’inclinent.
M’y pencher, cœur battant,
Écouter sa comptine,
Puis boire son eau vive
Inondant mon visage.
Interroger le ciel
Qui range son désordre
Feuilles bleues, feuilles grises,
Encore éparpillées.
Se laisser emporter
Par le doux bavardage
Des oiseaux amoureux
Qui, seuls, croient à demain…
©
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