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C'est une aurore blême
Qui frappe à ma fenêtre.
Dans son grand manteau crème,
Le jour tarde à paraître.
Les oiseaux se retiennent,
Étonnamment timides,
Oubliant leur antienne
En cet été humide.
Lors, sonne la chapelle,
Point de brise non plus,
Le chemin me rappelle
Qu'il a sans doute plu.
Et tout autour de l'île,
Seule, la mer s'ennuie,
Infiniment tranquille,
Au large, un bateau fuit.
Sous son ciel délavé,
Locmaria dort encore
Sans même avoir trouvé
Le moindre réconfort...©
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Dès que le jour s'échappe,
J'entrevois ma folie
Qui à la porte frappe.
Trois petits coups polis.
Je vois la nuit enfler,
Quand pleure dans sa veille.
Ma douleur essoufflée
En quête de sommeil.
Jusqu'aux plis de mes lèvres
L'angoisse m'envahit
Telle une fourbe fièvre
En mes sens ébahis.
Je la sais qui ricane,
Vêtue d'ombres salies,
L'insomnie se pavane
À même mon vieux lit.
Vide l'escalier craque
Cette pauvre carcasse
L'épouvante me traque
Et mes forces s'effacent…©
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Le parfum d'un café
Et la brise coquine
Sous le voile agacé.,
L'aube s'en est allée.
C'est un matin qui crisse
Du crachin de la nuit,
Sitôt débarbouillé
L'horizon s'ensoleille.
Sous la crête du port,
J'imagine, amusé,
L'océan qui salue
Et l'estran qui s'éveille.
Le bistrot s'endimanche
Aux senteurs des croissants,
Des clients fatigués
Crachent leurs certitudes.Ces heures paresseuses
S'enfuient dans le silence,
Au pied de la chapelle,
Vides, les rues s'étirent...©
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En insigne sésame
Une brise gracile
Caresses de son âme
Captivante et fragile.
Entre ses bras aimants,
Somnolent les bateaux,
Leurs mâts subtilement
Jouent un pizzicato.
Les môles délavés
Offrent aux goélands
Ces juchoirs élevés
Qui narguent l’océan.
Montent des vieux bistrots
D’indociles flonflons
Dont les airs vespéraux
Se gavent de houblon.
Aimables voyageurs,
Port Tudy vous embrasse
Lors, vous voilà ailleurs
Tout le reste s’efface…
©
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S'enneige le soleil
Sur l'improbable trait
Que tire l'horizon
En cette aube baroque.
Les brumes qui s'entoilent
Pour d'impossibles ports
Aux balises esquissées
En faces de chimères.
Là, au cœur de l'été,
L'aurore balbutie
Et ses brises tardives
Nous offrent leurs fragrances.
L'océan, attentif,
Lisse ici ses satins,
S'y reflètent un instant
Des rêves d'exotisme.
Si l'île appareillait
Pour un nouveau royaume,
Nulle âme émerveillée
N'en serait étonnée…©
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