• J'fais rien...

     

    J'fais rien ou pas grand-chose,
    Qu'allumer des étoiles
    Sur le ciel de mes peurs,
    De drôles de lucioles
    Qui font rire la mer.

    J'fais rien ou pas grand-chose,
    Qu'essaimer quelques rêves
    Sur le dais de mes nuits,
    De ces éclats soudains
    Qui m’offrent des matins.

    Non j'fais rien, rien du tout,
    Que traverser la vie
    Sur la pointe des pieds,
    Pour ne pas déranger
    Des cons qui s'entretuent.

    Non j'fais rien, rien du tout,
    Je n'ai jamais rien fait,
    Ah ! Si, ça me revient,
    Un peu de poésie
    Mais, ça ne sert à rien...

    ©        


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  • Groix... Tu avais deviné...

     

    En ces jours pourtant  courts,
    Tu me parus distraite,
    Glaciale  et  sans atours,
    Silencieuse et secrète.

    La bise t'habillait
    Et de fines dentelles
    Par instant barbouillaient
    Ton océan pastel.

    Plus de barques en sommeil,
    Ni de pêcheurs tranquilles,
    Juste ce froid soleil
    Blafard et malhabile.

    Tes maisons désœuvrées,
    Paupières toutes closes,
    Semblaient là se livrer
    À  l'ambiance morose.

    Tu avais deviné
    Sous tes voiles marins,
    En ces sèches journées,
    Mon entêtant chagrin...

    ©


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  • Groix... Tout au bout du jusant...

     

    Tout au bout du jusant,

    S’impatiente la nuit,

    Posées comme gisants

    Des barques s‘y ennuient.

     

    Des lueurs silencieuses

    Semblent allumer les mares

    Pareilles aux veilleuses

    D’un funèbre cafard.

     

    Échos monomaniaques

    Par la brise aspirés,

    Lors même le ressac,

    Paraît se retirer.

     

    Des ombres nonchalantes

    Frissonnent sur la plage,

    Chimères indolentes

    D’âmes un peu trop sages.

     

    Au cœur du firmament,

    La lune erre sans quête

    Lentement, prudemment,

    Infiniment secrète…

     

    ©  


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  • Groix... Là, quand le jour bascule...

     

    Là, quand le jour bascule,
    Pâlit  et puis s'essouffle,
    La nuit se dissimule
    Dans ses brises sans souffle.

    À petits pas douillets,
    Mâtinée d'indolence,
    Dans un mutisme inquiet,
    Elle se fait silence.

    Son ciel parfois s'allume,
    Enivré de senteurs,
    Auréolé de brumes
    Ou de troubles moiteurs.

    La mer lui fait miroir,
    Étonnamment tranquille
    Et forme un ostensoir
    D'une lune immobile.

    Lors,  sans la moindre lutte,
    Modeste ou éclatante
    La féerie débute
    Magique  et envoûtante...

    ©  

     


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  • Cette nuit qui m'inspire...

     

    Cette nuit qui m'inspire,
    Blanche de sa noirceur,
    Agressée de soupirs,
    Où guette le passeur.

    Si le vent me murmure
    Quelque étrange secret,
    Il les ponctue d'injures
    Et tout à coup m'effraie.

    Si la mer me fredonne
    Quelque trouble berceuse,
    Sa rythmique bouffonne
    Me paraît obséquieuse.

    Si la pluie interprète
    Quelques maigres claquettes,
    Sa ritournelle abstraite
    N’orchestre aucune quête.

    Alors, désabusé,
    J'invective  le temps
    Attendant médusé
    Le matin hésitant...

     ©  


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