• Au seuil de nulle part...

     

    Tout au bout de la route,
    La vie vient se tarir
    Et les vagues du doute
    Pourtant vont s’y nourrir.

    Lors le ciel et la mer
    S'embrument de chagrin
    Quand glissent éphémères
    Les rais d'un dernier grain.

    Crépuscule avorté
    Sans l'heur d'un lendemain,
    Des regrets émiettés,
    Seuls, jonchent le chemin.

    Et dans cette antichambre,
    L'image d'une barge,
    Le froid brûle les membres
    Et le souffle se charge.

    Voyage terminé
    À l'encre d'un faire-part
    Sous quelques fleurs fanées
    Au seuil de nulle part...

    ©                         

     


    1 commentaire
  • Ce chemin-là...

     

    Ce chemin-là, hérissé de tessons de bouteilles…

    Et pourtant !

    Il me faudra le prendre.

    Sous le soleil, sous les frimas, avec un ciel toujours têtu, paré d’automne, griffé de branches mortes.

    L’haleine de ses vents se chargera des fragrances de l’humus.

    Les torrents, les ruisseaux, les rivières et les fleuves prétentieux auront déjà fui leurs lits béants.

    Il fera brume, peut-être pire…

    Il fera mort…

    Point de voiles sur la mer.

    De fines pochettes de dentelle, barrées d’un crêpe d’algues, ourleront cette houle qui m’était si précieuse.

    De ces vagues fainéantes mais bouffies de violence qui rouleront encore, sans couleurs, nauséeuses.

    Elles me feront cortège pour un port impossible, pour un cap chimérique.

    Point de vigie au grand mât pour deviner ce trait d’ombre lointain que les croyants espèrent.

    Un semblant d’horizon, puis les nues, l’océan, dans ce même couchant, m’ouvriront le néant.

    Je n’aurai plus de larmes car je ne serai plus…

    Ce chemin-là, pavé de bris de verre et jointoyé d’orties, ce chemin-là, c’est déjà mon enfer…

     

    ©  


    5 commentaires
  • La flamme d'un adieu...

     

    À mon père, parti ce 10 mai...

      

    Je te vois un peu sombre
    Qui t'en vas sur un fil
    Tendu entre deux ombres
    Angoissantes, immobiles.

    Ô triste patriarche
    Déchiré de douleurs
    Ta percluse démarche
    S'habille de pâleur.

    Le camaïeu du ciel
    Revêt ta silhouette
    D'une cape de miel
    Où planent quelques mouettes.

    Je te sens hésitant
    Quand éclot dans tes yeux,
    L'espace d'un instant,
    La flamme d'un adieu.

    Il fait froid désormais
    Ne reste que le fil,
    Funeste jour de mai,
    Fatal, indélébile...

     

     

    ©                            

     


    6 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires