• Quatre tranches de ciel...

     

    Quatre tranches de ciel

    Découpées sur ma feuille,

    Pourtant ma plume vole,

    Tel un oiseau perdu

    Et la bruine sournoise,

    Qui efface mes mots,

    Habille de chagrin

    Mon âme tourmentée.

     

    En ce soir avorté,

    Il pleure un vent salé.

    Et ce n’est pas la nuit,

    Ses horizons aveugles,

    Qui viendront dessiner

    Sur la portée des rêves,

    Quelques notes légères,

    Pour un chant d’espérance.

     

    Je me souviens portant

    Des plaisants commérages

    De sages confidentes

    Hululant dans le bois.

    Mais là, tout est silence,

    Et je resterai seul.

    À la nouvelle aurore,

    Je les aurai rejointes…

     

    ©                         


    votre commentaire
  • Je voudrais me tromper...

     

    Il y a là : Le mal,

    Qui suinte sans remords,

    Qui coule et qui s’étale,

    Encore et puis encore.

     

    Telle sombre marée

    Qui s’abreuve de sable,

    Sous la voûte éthérée

    D’un matin improbable.

     

    Comme funeste flux

    Qui dévore la plage

    D’un vieil îlot reclus

    Qui sombre sans tapage.

     

    Telles ces vives eaux

    Qui érodent la terre,

    Faisant fuir ces oiseaux

    Qu’un long hiver enterre.

     

    Il y a là : Ma fin

    Qui je crois va frapper,

    Je ne dis pas : Enfin !

    Je voudrais me tromper…

    ©                         

     

     


    votre commentaire
  • Une crypte sévère...

     

    Là, recroquevillée

    Une crypte sévère

    Ses voûtes barbouillées

    De suie et de prières.

     

    Nichée dessous le chœur

    Du splendide vaisseau,

    Repose tel un cœur

    En ce sombre berceau.

     

    Car, dans ce nid douillet,

    Y règne ce silence

    Un peu lourd et inquiet

    Des lieux que l’on encense.

     

    Modeste comme fuste

    Est, ce caveau austère

    Où l’on y ressent juste

    Bien étrange atmosphère.

     

    Simples superstitions,

    Fardées de fausse foi,

    Navrante aliénation

    Trop souvent s’y côtoient…

     

     * Photo : Crypte de la basilique Saint Julien de Brioude.

    ©        


    1 commentaire
  • Ô petite clairière ...

     

    Ô petite clairière

    Aux rives de mon âme,

    Y luit une lumière

    Fragile comme flamme.

     

    C’est le feu d’un regard,

    Amoureux et rieur,

    Serti en ma mémoire

    Tel un porte-bonheur.

     

    Je le garderai là

    Jusqu’au tout dernier jour,

    À défaut d’au-delà

    Pour qu’il brille toujours.

     

    Quand le temps d’un instant,

    Je referme les yeux,

    Ton ultime présent

    M’invite au merveilleux.

     

    C’était voilà longtemps,

    Au cœur d’un bel été,

    Ton sourire éclatant,

    Avant de me quitter…

     

    Demain, la page d'une nouvelle année sera tournée. Je n'oublie pas celle qui m'a donné la vie...

     

    ©


    1 commentaire
  • Ces ombres sur la mer...

     

    Des ombres sur la mer

    Dont nous ne voulons pas…

    Des rafiots de fortunes

    Devenus grappes humaines,

    Ils flottent là, figés,

    Illuminés des rêves

    Qui s’abreuvent d’angoisses,

    De souffrances et de faim.

     

    Des ombres sur la mer

    Dont nous ne voulons pas…

    La houle qui les berce,

    Ô funeste berceuse !

    Le soleil qui les mord

    Et le sel qui les brûle.

    Les oiseaux tournent encore

    Affamés de misère.

     

    Des ombres sur la mer

    Dont nous ne voulons pas…

    Effrayante agonie,

    Beaucoup y resteront.

    Leurs navires oubliés

    Se désagrègeront

    Leur offrant le destin

    D’une mort anonyme

     

    Des ombres sur la mer

    Dont nous ne voulons pas…

    Ils sont pourtant nos frères

    Mais la chrétienne Europe

    A ses pauvres à elles

    Lors, ces tristes migrants

    Ne verront que les rives

    De la désespérance.

    ©                         


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique