• Les oiseaux se sont tus...

     

    Un soleil emballé

    Qui s’émeut, chlorophylle

    Et sous l’arbre étalé

    L’ombre du pédophile.

     

    Là, se noie une larme,

    Dans un relent de sueur.

    Le trouble, pour seule arme,

    Fait de lui le tueur.

     

    La mousse encore fraîche

    Très lentement s’abreuve,

    Quand l’humus un peu rêche

    Vient attiser l’épreuve.

     

    Sous la fadeur du ciel,

    La parade barbare,

    Effrayante et cruelle,

    D’ignominie se pare.

     

    L’infamie sans substance,

    Le remords volubile,

    Gravent ici leur sentence

    D’un sceau indélébile.

     

    Ni les jours ni les nuits

    Ne pourront l’effacer.

    Jusqu’ au bout de l’ennui,

    Le mutisme angoissé.

     

    Est-ce là une idée ?

    Les oiseaux se sont tus,

    Peut-être intimidés

    Par l’enfant dévêtu…    

    Je ne souhaite aucun commentaire… 

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  • Que meurent les soupirs...

     

    Que meurent les soupirs,

    Leurs archets sont brisés.

    Ils pourront là croupir,

    Anonymes, épuisés.

     

    Se teinter des sourires

    Des liesses d’autres temps,

    Qui viendront se flétrir

    Aux rives du néant.

     

    Leurs toges minaudières,

    Peu à peu, s’ensommeillent,

    Assoiffées des lumières

    D’un couchant sans soleil.

     

    Mais déjà là s’amorce

    Le ballet des regrets.

    Il s’étire sans force

    Au souffle des secrets.

     

    Saignée de tout substrat,

    Silencieuse, la nuit,

    Bientôt effacera

    Tout cafard, tout ennui…

     

     

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  • Ô oui, que le temps passe...

     

    Ô oui, que le temps passe,

    Il glisse et puis s’enfuit,

    L’infidèle, il me lasse,

    Qui s’échappe sans bruit.

     

    Il se fait oxymore,

    Bouffi mais efflanqué,

    Me laisse mes remords

    Et mes actes manqués.

     

    S’abreuve du reflux

    Quand arrive le soir.

    Lors, les regrets affluent

    En ultime ostensoir.

     

    Il est déjà trop tard

    Là, pour le retenir,

    En faire un faux nectar,

    Philtre de souvenirs.

     

    Ô oui, que le temps passe,

    Voilà quelques minutes

    Conquises sur l’impasse,

    Une impossible lutte…

     

     

    ©                         


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  • Plic, ploc, plic, ploc, il pleut...

     

    Plic, ploc, plic, ploc, il pleut,

    Comm’ si le ciel pleurait

    D’avoir quitté ce bleu

    Qui enjouait le marais.

     

    Le bel azur perdu,

    Même la mer se grise,

    Le suroît attendu

    L’ourle de blanches frises.

     

    Les nuages arrivés

    S’imprègnent des lueurs

    D’un soleil délavé

    Qui s’en va voir ailleurs

     

    Ainsi, la belle aurore

    Qui ce matin brilla

    N’a point offert ses ors

    À ce tableau sépia

     

    Les larmes du Ponant

    Sur le vallon frileux,

    Telles un air dissonant,

    Plic, ploc, plic, ploc, il pleut…

     

     

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  • Je dors...

     

    Le ciel est gris, j’ai froid.

    Se pavanent les heures.

    Qui invitent l’effroi

    Et son voile de pleurs.

     

    Mon cœur, las, s’est tordu

    Narguant même mon corps.

    Je déambule, éperdu,

    Conscient, debout, encore.

     

    Ce chagrin est trop lourd.

    Il charrie mes sanglots,

    Indifférent et sourd

    À la fureur des flots.

     

    Frappe déjà la nuit,

    Altière, elle m’entraîne,

    Délaissant son ennui

    Au bourreau qui m’enchaîne.

     

    J’ai de plus en plus froid.

    Ne verrai plus l’aurore

    Dorer le fil étroit

    De mon chemin. Je dors…

     

    ©                         

     


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