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Le progrès...
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Te souviens-tu enfant
D'un petit chemin creux?
Il s'enfuyait du bourg
Pour gagner la campagne.
Discret, il se sauvait
À l'angle d'une route,
Pressé je crois d'y prendre
La poudre d'escampette.
Juste ombré de gros chênes,
Ocre et vert il courait
Entre deux vieux talus
Ignorant : prés et champs.
Toutes sortes d'oiseaux
Lui contaient mille histoires
Au point qu'un clair ruisseau
En éclatait de rire.
T'en souviens-tu, dis-moi ?
Je m'en rappelle encore
Ourlé de fleurs sauvages
Filer vers la forêt.
Aussi donc, ce matin,
Dès le soleil levé,
J'ai pris ma canne en bois
Espérant le fouler.
Point de chemin champêtre,
Plus rien n’était en place
Vrombissements acides
Bruyamment m’accueillirent.
Je l'ai cherché en vain
Et n'ai trouvé ma foi !
Que d'affreux pavillons
Bordées d'une autoroute....
Ph Dagorne ©
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Commentaires
Ainsi va le progrès qui grignote petit à petit les chemins creux ou les enfants allant à l'école entendaient chanter les oiseaux qui les accompagnaient jusque dans la cour de l'école et inspirait Prévert.
Qui encage les ruisseaux et font de leurs lits des chemins arides.
Merci à toi de nous en faire une belle poèsie.
Amitié Philippe
Merci Jacqueline, c'est vrai que Prévert est l'un de mes poètes favoris. Ce poème a bien une dizaine d'années, il n'a pas perdu de son actualité, la seule différence peut-être, c'est que les Hommes, peu à peu prennent conscience de leurs bêtises environnementales au sortir de la guerre. Saura-t-on redessiner le bocage de nos campagnes? Reconstruire ces magnifiques talus de pierres qui limitaient l'érosion et l’appauvrissement de la terre? Je ne le pense pas... Nous reste la nostalgie.