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Quand les ombres s'effacent...
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Quand les ombres s’effacent,
Se mêlent aux autres ombres,
Que les rires se figent
Et deviennent soudain :
Grimaces d’outre-tombe.
Quand les regards se voilent
Sur des âmes en partance
Qui éveillent en nos peurs
De fallacieux ailleurs.
Quand obséquieux se massent :
Prêtres et larmoyants
Sur les quais déguisés
D’un improbable port
Dont les bateaux fantômes
Ont pour cap le néant.
Quand un glas obstiné
Rythme le pas inquiet
D’un cortège abreuvé
De ces pédants esclaves
Abrutis d’ignorance
Que nous sommes à présent.
Quand râle le bois mort
D’un cercueil pomponné,
Sorte de faux écrin
Où se pressent déjà
Les pétales en neige
De roses torturées.
Quand la brise étonnée
Vient offrir aux nuages
Les volutes polluées
De ces funèbres feux
Qui ne sont après tout,
Qu’ultime et seul enfer.
Quand le flot dissipé
Se barbouille de cendres,
S’y reflète la lune
En blafarde veilleuse
Et sa muette prière
N’invoque que l’oubli.
Une à une et sans bruit,
Se referment les portes,
Les chemins se dispersent
Et puis, vite se perdent.
Que reste-t-il alors
Qui ne soit pas fané ?
Un bouquet de regrets
Des remords en boutons…
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Commentaires
Sur le chemin du départ qui est l'horizon de notre avenir le regard se porte sur les déjà partant et le chapelet de rimes s'égrène en notes de musique
Merci Philippe de ces mots si justement ciselés