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Le printemps s’est assis
Au pied du cerisier
Et non loin sur un tronc
Mon ami le pic vert
Fait un bruit de mitraille
Le coucou m’interpelle
Nargue mes poches vides
Je n’y ai pas de pièce
Et son chant mécanique
Ne m’enrichira pas
Quant aux autres oiseaux
Insouciants ils papotent
La brise est capricieuse
Insatisfaite encore
De n’être pas plus tiède
Le soleil auréole
Sans doute par pudeur
Se dissimule un peu
Avant de se coucher
Ses effets au ponant
Éclaboussent le bois
D’un dais d’or et de sang
Fin de jour suspendue
Il fera beau demain
©Ph Dagorne
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Crédit photo : Martine le Pévédic
Montage personnel
Il se fait tard Doudou
Déjà la nuit progresse
Encore ensanglanté
L’horizon s’enténèbre
L’océan s’y confond
Il se fait tard mon fils
Pourquoi ne viens-tu pas
Quelque temps t’abriter
Et surtout me conter
Ton étonnant voyage
Je ne veux surtout pas
Que tu attrapes froid
Le fond de l’air est frais
Tu es sans doute loin
Loin de nos errements
Le temps fut-il clément
Et la mer bienveillante
Qui as-tu rencontré
Souffle-moi le Secret
Celui de l’autre rive
Bientôt viendra mon tour
Parfois je le quémande
Mais est-ce raisonnable
Quand des proches sincères
M’espèrent encore un peu
Lors viens juste un instant
Toi seul peux me narrer
Ce lieu irrévélé
Où des amis me disent
Qu’il est un paradis
Pourquoi ce voile noir
En tenture funèbre
Pourquoi cet inconnu
Cet ailleurs sans retour
Peut-être le néant
©Ph Dagorne
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Origamis de rêves
Dispersés en un souffle
Imperceptiblement
Une brise étourdie
Qui se lève au réveil
Et balaie sans mémoire
Nos histoires absconses
Se referme la crypte
Mystérieuse et ardente
Sur cet ailleurs occulte
Paradis ou enfer
Cauchemars ou chimères
Sanctuaire onirique
Y bouillonnent nos songes
Ils sont pareils aux bulles
Qui très fugacement
Avant qu’elles n’éclatent
Essaiment nos poèmes
Hâtez-vous à l’instant
De cueillir ces pépites
Des secrets s’y blottissent
©Ph Dagorne
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Impalpables horizons
Où les bleus et les gris
Où les ors et les rouges
S’entremêlent aquarelles
L’océan pour lavis
Et pour feuille le ciel
Le rêve là se pose
Mais jamais ne s’achève
Les couleurs se confondent
Se barbouillent et se brouillent
En merveille vivante
Une osmose un coït
Les contempler toujours
Ils sont art et sagesse
Leur seule immensité
Sans cesse repoussée
Nous ramène sans bruit
À notre petitesse
Et à nos prétentions
Leur déploiement sans fin
Devrait nous enseigner
D’abord l’humilité
Et surtout cette chance
Que nous avons de vivre
©Ph Dagorne
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Nostalgie en jachère
Souvenirs barbouillés
Le passé se raconte
Mais le passé me ment
Par instants très fugaces
Il vient là parader
Habillé du meilleur
C’est un peu voyez-vous
Comme si tout à coup
Il frappait à la porte
De ma vieille conscience
Juste pour s’excuser
D’avoir souvent manqué
D’un peu de bienveillance
Ses fripes d’opérette
Sentent la naphtaline
Comment pourrais-je croire
Ce sournois turlupin
Quand il vient me conter
Que c’était mieux avant
©Ph Dagorne
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