• Nocturne...

     

    Bien étonnants mirages

    Qui planez infaillibles

    Aux rêves espérés

    D’une improbable nuit

     

    Voiles d’or qui s’agrippent

    Inquiétants et lubriques

    Aux illusions possibles

    De fausses comédies

     

    Des échos nous parviennent

    De coulisses iodées

    Chimères imparfaites

    D’un crépuscule ultime

     

    La mer se fait taiseuse

    Et dépose épuisée

    Ses songes boucaniers

    Sur la plage sanglante

     

    Le soleil s’est enfui

    Et toute honte bue

    Aux fantasmes nocturnes

    A livré son aura…

     

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  • Il jeta aux orties...

     

    Il jeta aux orties

    Les fleurs de l’innocence,

    Pétales introverties,

    Au vent de l’indécence.

     

    Rageur est l’océan,

    Il nargue le passé,

    Lui, exhibe béant

    Ses espoirs fracassés.

     

    La lande s’est couchée,

    Distillant une à une,

    Sur les ajoncs penchés,

    Des fleurs couleur de lune.

     

    Crépuscule à l’aurore

    Ou simplement l’hiver

    Brûlant la cape d’or

    D’un renouveau pervers.

     

    Diable ! Qu’il fait froid

    En cette vie froissée,

    Le doute et puis l’effroi,

    La candeur effacée…

     

     

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  • Groix se fait joaillière...

    Awena Guiner à la harpe Celtique, merci à toi...

     

    Jalouse de ses charmes,

    C’est l’île qui s’apprête.

    En retenant ses larmes,

    Le ciel lui fait voilette.

     

    Ce n’est qu’une risée

    Qui voile l’horizon,

    Tel un crêpe irisé,

    En guise de toison.

     

    Décor en noir et blanc,

    Aux nuances sépia,

    Qui laisse tout tremblant,

    Un long galon d’oyats.

     

    La plage s’abandonne,

    Juste ourlée d’un fil clair.

    À l’océan se donne,

    Ô la belle insulaire.

     

    Lors ce tulle en offrande

    Caresse la bruyère

    Et emperle la lande.

    Groix se fait joaillière…

     

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  • J'ai ouvert la valise...

     

    J’ai ouvert la valise

    De toile et de vieux cuir

    Chargée de cette emprise

    Qui sied aux souvenirs…

     

    Il y avait nos lettres

    Que je trouvais si tendres

    Augures de peut-être

    Qui lors savaient attendre

     

    L’encre s’y lit encore

    Sur des feuillets d’azur

    Les phrases y prennent corps

    Teintées de nos fêlures

     

    Ô te rappelles-tu

    Nos mille fantaisies

    Parfois fort dévêtues

    Pleines de poésie ?

     

    Tu te souviens sans doute

    De nos rêves iodés ?

    Bien avant la déroute

    Des serments érodés

     

    J’ai fermé la valise

    Abri de nos mémoires

    Au fond de la remise

    Sous une sombre moire…

     

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  • Mes vieux jours esseulés...

     

    Mes vieux jours esseulés

    Prendront ce vieux chemin,

    Celui des nuits volées,

    Des troubles lendemains.

     

    Un sentier de douleurs

    Où veillent les ornières,

    Leurs flaques sans chaleur

    Aux teintes de tourbière.

     

    Puis devient simple sente

    Qui, plus loin se faufile,

    Incertaine et glissante,

    Aussi mince qu’un fil.

     

    Quand de l’autre côté,

    L’espère la falaise,

    Nouvelle cruauté,

    Impitoyable ascèse.

     

    C’est bien l’ultime piste

    Au bout du temps qui passe

    Indomptable, égoïste,

    Mais, authentique impasse…

     

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