• Ô ce paradis blanc...

     

    Ô ce paradis blanc

    Ce royaume enchanté

    Mais pour moi faux-semblant

    Je l’ai pourtant chanté

     

    Le temps me le chuchote

    Soupire et tique taque

    Dans sa gaine vieillotte

    Au rythme du ressac

     

    Mais l’horloge me ment

    Rigide et compassée

    Elle hoquète le temps

    N’engrangeant que passé

     

    Au jardin éphémère

    Nul besoin de sésame

    Juste vieilles chimères

    Pour disperser mon âme 

     

    Sous la pluie des sarcasmes

    Il y disparaitra

    Dans l’ombre des fantasmes

    Et des vaines auras…

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  • C’est un soir désœuvré...

     

    C’est un soir désœuvré

    Aussi froid que grisâtre

    Il s’est paré de nuit

    Sur un ciel effacé

     

    Hébété je contemple

    Le grand disque d’eau noire

    Où cent pointes de pluie

    Me jouent une pavane

     

    L’île est en noir et blanc

    Ses mâchoires de pierres

    Paraissent s’abreuver

    Sauvagement au flux

     

    Puis les brumes s’invitent

    S’y lèvent mes angoisses

    Le vent assurément

    Est allé jouer ailleurs

     

    Dérive ma mémoire

    Les clameurs de l’été

    Du bout de mes regrets

    M’interpellent encore

     

    Alors je déambule

    Tout est sombre et sali

    Passé empoussiéré

    Ou futur sans espoir…

     

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  • Groix... Oui je vivais un rêve...

    Poème dédié à Louis Cozan, gardien de phare...

     

     

    J’ai effeuillé le ciel

    Noir, gris, bleu, en trois pages,

    Ouvert le pot de miel

    Soleil blond et bien sage.

     

    Puis une huile tranquille

    Émeraude et turquoise

    Vint là oindre mon ’île

    Tendrement sans emphase

     

    La caresse amoureuse

    D’une brise câline

    Se coucha langoureuse

    Sur l’onde mousseline

     

    Vaguelettes légères

    Vous êtes lors venues

    Discrètes passagères,

    Sur le sable, inconnues

     

    Je l'ai trouvée si belle

    La douce mélopée

    Envoûtante, irréelle

    À peine syncopée

     

     

    Allongé sur la grève

    J’ai renié le sommeil.

    Oui, je vivais un rêve

    À nul autre pareil…

     

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  • Il est là le néant...

     

    L’ineffaçable appel

    Tel une ombre tapie

    Une triste ruelle

    Un village assoupi

     

    La funeste saison

    Au-delà un couloir

    Quelques vieilles maisons

    Gardiennes de mémoire

     

    Peut-être une chapelle

    En souvenir d’avant

    Ironique rappel

    D’un passé plus fervent

     

    Le ciel à l’unisson

    Strié de branches mortes

    Le profil des buissons

    En chambranles de portes

     

    Le masque un peu blafard

    D’anémiques veilleuses

    Un ultime brouillard

    Abrite la faucheuse

     

    Absent, il s'en souvient

    Vide et sans océan

    Lugubre et cistercien

    Il est là le néant…

     

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  • Groix... Méditer seul au monde...

     

    Apercevoir l’estuaire

    Et ses flots contrariés

    Quand il devient sanctuaire

    De jupons barbouillés

     

    Écouter son murmure

    Ses courants indomptés

    Sous de vertes ramures

    À l’ombre convoitée

     

    Découvrir l’horizon

    Tracé par l’île aimée

    En pleine floraison

    Par le hasard semée

     

    Deviner ses parfums

    Que sublime la lande

    Admirer des dauphins

    Qui s’amusent en bande

     

    Méditer seul au monde

    Face à l’immensité

    Ses brises vagabondes

    Loin de nos fatuités…

     

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