• Ce vieux lion d'outre-Manche...

     

    Vos yeux sombres fermés

    Je vous devine là

    Impassible et distante

    Sur le seuil de ma porte

     

    Elle ouvre ce couloir

    Qui conduit à la mer

    Tapissé d’un ciel bleu

    Où courent des nuages

     

    Les brises de printemps

    M’invitent au voyage

    Et les oiseaux m’espèrent

    Au sortir de l’hiver

     

    Vous ne me dites rien

    Pourtant moi, je vous sais

    Le heurtoir est aphone

    Ce vieux lion d’outre-Manche

     

    J’ai bouclé ma valise

    Même la pluie d’orage

    N’ose plus lors frapper

    Ma visiteuse attend…

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  • C'est l'harmonie des songes...

     

    C’est l’harmonie des songes

    Qui abandonne au diable

    Ces regrets qui nous rongent

    Nos remords inavouables

     

    Leur mélopée confuse

    Dans la nuit vient tisser

    Chrysalide diffuse

    Des plaisirs empressés

     

    C’est comme une autre vie

    Qui viendrait s’abreuver

    À la quête assouvie

    Rédemptrice, achevée

     

    Pays des sortilèges

    Aux éclats d’un Ailleurs

    Les plaisirs font cortège

    Éthérés et rieurs

     

    Ce ne sont là que leurres

    Pareils à ces croyances

    Qui à la dernière heure

    Ne sont qu’évanescence…

     

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  • Deux feuilles de papier....

     

    Deux feuilles de papier

    Posées sur mon chevet

    Très finement pliées

    Elles seules savaient

     

    Leur secret contenu

    Dans ces lignes bleutées

    Une ombre entretenue

    Dans sa froide âpreté

     

    Trouble correspondance

    Vide de tout aveu

    Juste une confidence

    Et un unique vœu

     

    Là sans le moindre entrain

    Je l’avais rédigée

    Un soir de noir chagrin

    Pour la lui infliger

     

    Ne sais si cette fois

    La nuit me conseilla

    Mais dans un poêle à bois

    Le jour me la brula…

     

     

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  • Groix... L'on pourrait bien penser...

     

    L’on pourrait bien penser

    Que le temps s’y ennuie

    La brise est paresseuse

    Et le soleil oisif

     

    Là, quelques vieilles cimes

    S’abreuvent à l’azur,

    Un lagon bleu métal

    Quelques soupçons de lait

     

    Et puis, juste en dessous

    La mer qui va et vient

    Fait la cour aux rivages

    Pour mieux jouer les farouches

     

    Enfin là tout au bout

    Ils s’unissent enfin

    L’onde bleue et le ciel

    Pour des noces radieuses

     

    Sur la table dressée

    Une nappe émeraude

    Des oiseaux invités

    Commensaux des Courreaux

     

    Parfois, jusqu’à la plage

    Tombe un tapis fleuri

    Même le bel Orient

    N’en a pas de semblables

     

    À vrai dire moi je trouve

    Que cette île qui flâne

    A quelque chose à voir

    Avec le paradis

     

    Mais alors dites-moi

    Quel bon dieu en goguette

    Aurait pu déposer

    Une île en cet endroit ?…

     

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  • Groix... L'interminable veille...

     

    Quelques lettres diaphanes

    Au revers des nuages

    Qui s’écrivent tremblantes

    Sur un lutrin d’écume

     

    C’est bien là le suroît

    Qui jette sa missive

    À la brise étourdie

    Venue caresser Groix

     

    Vestales et chevaux

    Accourront au couchant

    Couverts par le dais noir

    Du défunt crépuscule

     

    Abrutis de tumulte

    Et giflés de saumure

    Ils atteindront la pointe

    Soûlés et dégueulant

     

    Alors débutera

    L’interminable veille

    Scandée par la vindicte

    Des assauts tempétueux…

     

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