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Enténébrés mes jours
À l’aune de l’automne
Effeuillées une à une
Mes heures au fil de l’onde
Un chagrin si présent
Qu’il asséchât mes larmes
Mais je reste debout
Oui sonné mais debout
Je m’égare parfois
Sur un chemin de crête
Je m’encanaille encore
Dans mes froids soliloques
J’avance et fais semblant
Je me dis que peut-être
La comédie enivre
Dans l’ombre de son souffle
L’homme vrai se tient coi
À jamais abrité
De ces fausses candeurs
Que des prêtres rompus
Nous révèlent sans foi
Me faut-il espérer
Me faut-il témoigner
Me faut-il continuer
Si mes mots me libèrent
Ils sont intarissables
Je n’en connais que trop
Et la source et le philtre
Aussi les souvenirs
De cette vie d’avant
Ne sont qu’ultimes clous
Pour sceller cet esquif
Qu’an Ankou barrera
©Ph Dagorne
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Pour Maëlle, ma fille adorée…
Fragrances de tabac
En un lieu sans fumeur
Et si c'était ta marque
Manière d’intersigne
Ton souvenir vivant
Preuve de ta présence
Gage de ton essence
Pas un mot pas un souffle
Juste cette impression
De te savoir tout près
Peut-être pourquoi pas
Un autre jour qui sait
Ô me reviendras-tu
En ton évanescence
Apaiser ma douleur
Te savoir désormais
En un Ailleurs possible
Diluerait ce chagrin
Qui gangrène mon âme
Me convaincre d’un signe
Que ce n’est pas ici
Un quelconque fantasme
Ou une autre chimère
Mais qu’il existe bien
Une rive là-bas
As-tu pu donc rejoindre
Ce royaume enchanté
Où chacune et chacun
Prend le titre de roi
L’élégance des reines
Toi le navigateur
Toi le marin rêveur
Le beau gosse des pontons
Qu’au plus loin de ces limbes
Tout ne soit qu’innocence
Volupté et beauté
Je te saurai alors
Serein sage et heureux
Ainsi mon cher garçon
Nous attendrons en paix
L’heure des retrouvailles
Ph Dagorne ©
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Laisse tes cheveux d’ange
M’effleurer une fois
À la croisée d’un charme
Au cœur d’une insomnie
Au berceau des angoisses
Quand la soie translucide
De l’écrin mémoriel
Vient estomper le grain
De mes fines paupières
Oui juste à ce moment
En cet instant ultime
Quand meurt une seconde
Que la vie s’ensommeille
Le froid cadran livide
Désapprend à compter
Et l’aiguille se cabre
Au plus noir des ténèbres
Là où la nuit s’ennuie
Là où la nuit s’encrasse
Là où la nuit s’égare
Là où la nuit s’abîme
Là où la nuit enfante
Là où la nuit espère
Estran improvisé
Simple couche marine
Esquisse barbouillée
De messages de foi
Ou d’abscons S.O.S
Disséminés ici
Par nos chers disparus
Ils graveront leur ombre
De mille et une images
En souvenir de toi
Une expression radieuse
Ou ton regard unique
Promesse d’au-delà
Un éther insondable
Dont tes yeux s’abreuvaient
Que cette brise tendre
Efface sans un bruit
Les griffures toujours vives
De nos actes manqués
Y essaiment les rêves
Que seuls nous connaissions
Laisse-moi y mêler
Le souffle de mes mots
Ces dentelles d’embruns
Venues ourler nos songes
Ils sont mes italiques
Afin que leur offrande
Vienne là t’accueillir…
Ph Dagorne ©
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Anachronique
La guerre
Anachroniques
Frontières
Anachroniques
Uniformes
Anachroniques
Couleurs
Qui sont ces hommes
Parfois ces femmes
Ces va-t-en guerres
Ces sous-humains
Ces assassins
Pour décider
De l’avenir
De leurs semblables
Milliers d’années
D’évolution
Laquelle
Milliers d’années
Sans illusions
Pourquoi
Milliers d’années
Un siècle
Dit des lumières
En vain
La vie
Ne vaut-elle pas
Plus qu’un sceptre
Plus que la terre
Et
Plus que l’or
Résistance héroïque
Ou
Résistance inutile
Peut-être
Résistance imbécile
Qui le sait
D’autres morts
D’autres veuves
D’autres orphelins
D’autres solitudes
D’autres vides
D’autres haines
D’autres ruines
D’autres pleurs
De l’arbre
De nos folies
Tombent
Les médailles
Seuls fruits
De notre démence
Erreur
La liberté
Jamais
Ne s’est abreuvée
Du sang de l’autre
La liberté
La vraie
Naitra
De la non-violence
Est-ce là
Vertu humaine
Par instinct
Les animaux se battent
Par vice
Par cupidité
Les Hommes
S’entretuent
Et pendant ce temps
Quel irrespect
Dieu
Manque toujours
À l’appel
Ph Dagorne ©
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Faux le monde
L’univers sonne faux
Ô terre
Tel un battant
Égaré
Tu fouilles en vain la voûte
Infinie incertaine
Enivrante
Vide et vertigineuse
N’en jaillissent
Que des ondes
Silencieuses
D’un absolu néant
Dont les affres fêlées
Ne sont rien que nos brèches
Faraude humanité
Absconse inanité
Futile insignifiance
Folle course
Vaine errance
Sidérale
Ph Dagorne ©
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