-
De fascinants arpèges
Emportent ma pensée
Voilà bientôt deux ans
Et je ne comprends pas
Je regarde distrait
Passer les nuages
J’interpelle la lune
Se peut-il qu’elle sache
Moi je pense que oui
Les nues se font pleureuses
Se succèdent les grains
La terre saturée
Finit par les vomir
Ainsi leurs lourds sanglots
Semblent scander le temps
Oui celui qu’il me reste
Et cet espoir infime
De te revoir ailleurs
©Ph Dagorne
votre commentaire -
Pour Philippe
Les lignes s’entortillent
Au courant de mes larmes
La vie sourde traitresse
Nous livre sans remord
Et sans discernement
À l’exil sans retour
La camarde est passée
Inlassable cueilleuse
Pour l’avoir évoquée
Elle en a profité
Pour surprendre sa proie
Puis elle a disparu
Voyage fantasmé
Dont nul ne sait nous dire
S’il nous propose un port
Un abri aux eaux calmes
Ou plus probablement
Un souffle sans écho
Un oubli sans essence
Un sommeil éternel
Un néant absolu
Où les rêves se taisent
Où le verbe s’efface
En un vide infini
©Ph Dagorne
votre commentaire -
Sont-ce les battements
De mon cœur fatigué
Qui soudain s’accélèrent ?
Sont-ce les pas d’un reel*
Qui battent en cet instant
En ma triste poitrine ?
Une joie, un sourire
Ou lors, la simple esquisse
D’un souvenir enfoui,
Venus discrètement
Mourir presque sans bruit,
Petite vaguelette,
Aux rives de mon âme.
Glisse-donc sur le sable,
Donne-moi cette force,
Qui jadis te fit houle.
Chair de poule ou frisson,
Viens-tu là me frôler ?...
* Danse irlandaise
©Ph Dagorne
2 commentaires -
Glisser, plus que descendre,
Une marche après l’autre,
Chaque treizième jour,
Chaque mois de l’année,
Une à une, à minuit,
Là, c’est la vingt troisième.
Ce n’est pas une chute,
Pas plus qu’une agonie,
Ce n’est là, mais c’est trop,
Qu’un douloureux constat.
Chaque jour, tu me manques,
Je t’aperçois là-haut
En rêve ou en fantasme,
Ton absence funeste,
Cruellement, t’éloigne
Et pourtant, et pourtant,
Chaque instant tu me hantes.
Ô viens-donc mon enfant
Sans crainte et sans angoisse,
Juste me dire, un soir,
Sur la grise margelle
De ce puits sans reflet
Que tu veilles sur nous…
©Ph Dagorne
2 commentaires -
Je persiste et signe !
Georges Schéhadé écrivait (poète et auteur dramatique libanais) :
"Méfie-toi des souvenirs comme d'une montre arrêtée"
Alfred Capus : Académicien français disait :
"Les meilleurs souvenirs sont ceux que l'on a oubliés"
Paul Valery écrivait :
"L’histoire engendre de faux souvenirs et entretient leurs vieilles plaies"
File mon bel apôtre !
Vole au vent, souvenir,
Tu es comme les autres,
Éther sans avenir.
De noblesse drapée,
Là, subrepticement,
Tu surgis sans frapper,
Tu entres et tu me mens.
Je te convie quand même,
Pantin de ma mémoire,
Afin que tu y sèmes
Quelques fausses histoires.
Je le regrette vite
Quand l’émotion m’étreint,
Quand ma pensée lévite
Entre mal et chagrin.
Mais, c’est déjà trop tard,
Sournois, tu m’envahis,
Tu n’es, pauvre batard,
Qu’un ersatz de vie…
©Ph Dagorne
votre commentaire