• Groix... Leurs fleurs semblent frivoles...

     

    Tendu tel un voilage,

    Là-haut, le ciel est sale.

    Barbouillé de nuages,

    Il s’exhibe, trop pâle.

     

    Les ajoncs se désolent, 

    Frémissent au noroît,

    Leurs fleurs semblent frivoles,

    En ce jour un peu froid.

     

    Si un gel peut surprendre,

    Souvent, sur cette terre,

    L’hiver se fait attendre

    L’île en est moins austère.

    .

    C’est la mer, attentive,

    Qui chaque jour la borde,

    À la belle rétive,

    Sa douceur, lui accorde.

     

    Ainsi, l’or des vallons

    Fait vite la part belle

    Aux fleurs, à leurs boutons

    À mille autres ombelles…

     

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  • J'ai ouvert ma fenêtre...

     

    J’ai ouvert ma fenêtre

    Et le ciel était gris,

    Là-bas, dansait la mer

    Dans une même robe.

     

    Ce tissu sans envie

    Qui sied aux jours de pluie,

    Ce voile trop épais,

    Resquilleur de lumière.

     

    Tableau en noir et blanc

    Que griffent des oiseaux

    Sont-ce là des corbeaux ?

    Leur plumage est si sombre.

     

    Le vent n’est pas venu.

    Il n’est pas attendu

    En ce jour monotone

    D’un hiver sans éclat.

     

    J’ai fermé ma fenêtre

    Avec un rideau gris

    Seul l’ennui m’attendait

    Dans son même costume…

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  • Groix... Fâché, l'océan fume...

     

    Sous un ciel teinté d’or,

    La pluie est capricieuse,

    Des vents venus du nord

    La rendent un peu vicieuse.

     

    Fâché l’océan fume.

    Une lumière sauvage

    Projette sur l’écume

    L’annonce d’un orage.

     

    L’hiver, mord le village

    Qu’une risée déforme.

    Agglutinées et sages,

    Ici, les maisons dorment.

     

    Les ruelles un peu grasses

    Retiennent leurs sanglots

    Une bise vivace

    Froisse leurs flaques d’eau.

     

    L’île suinte et scintille

    Tendre comme une éponge

    Tandis que s’éparpillent

    Les sentes qui la longent…

     

     

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  • Insomnies...

     

    Dans sa pesante absence,

    La nuit, cette traîtresse, 

    Se drape du silence

    Des cruelles détresses.

     

    Sournoises et peu loquaces,

    Insolentes pécores,

    S'invitent ces angoisses

    Qui me tordent le corps.

     

    Taiseuse est la maison

    Friande d'un sommeil

    Lourd et sans horizon

    Alors, que seul, je veille.

     

    Longues seront les heures

    Troublées par l'égrenage

    Maussade et bégayeur 

    D'une horloge  sans âge.

     

    Enfin dans cet étau 

    Un murmure lointain

    Qui me dit que bientôt 

    Toquera le matin...

     

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  • Vivre tout simplement, de balades naïves...

     

    Vivre tout simplement, de balades naïves,

    Courir encore un peu

    Sur le sable, insouciant.

    Humer en s’allongeant

    Ces parfums de l’été

    Qui mêlent quelques fleurs

    Aux peaux les plus exquises.

     

    Puis, se laisser bercer aux comptines du soir,

    Pour courtiser la lune

    Sertie dans son écrin

    Velours de satin noir,

    S’envelopper du ciel,

    Lui prendre ses étoiles.

     

    Chevaucher la romance d’une mer attentive,

    La deviner plus loin,

    Rentrer ses bancs moutons.

    Recouvrir de sa moire

    Mes rêves indomptés.

     

    Tisser des sortilèges aux éclats ingénus

    De rires enfantins.

    Les inviter peut-être,

    Pour une ultime ronde.

     

    Baiser la brise douce,

    Sur la dune encor’ tiède

    Enfin, fermer les yeux…

     

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