• 32 mois... Le deuil vêtu de nuit.

                    

    Visiteur incongru,

    Le deuil, vêtu de nuit,

    Vint toquer à la porte

    De ce beau jour de mars.

     

    Il ne sut pas attendre,

    Moindre des politesses,

    Que j’atteignisse l’huis

    Et que je pusse dire :

    « Non je n’attends personne,

    Allez-donc voir ailleurs ».

     

    Il entra brusquement,

    Le couloir s’assombrit,

    Puis, toute la maison…

    Le voilà, désormais

    Présent dans chaque pièce,

    Et, singulièrement,

    Niché dans chaque cœur

    Battant toujours pour toi.

     

    Voilà plus de deux ans

    Que ce colocataire

    Est devenu mon maître.

    Me voilà sous emprise

    Pour n’avoir pas compris

    Et pour ne pas savoir…

     

                                    ©Ph Dagorne


    votre commentaire
  • L'astre part en voyage...

                 

    Quand le soleil se couche

    Griffé par de vieux troncs,

    Que l’horizon se bouche

    En un grenat plastron,

    C’est un jour qui bascule

    Éthéré, sans mémoire,

    La campagne incrédule

    Oubliera son histoire.

    Cessant ses turbulences,

    Et sans même un soupir

    La faune fait silence,

    Je la sens s’assoupir.

     

    L’astre part en voyage,

    Il caresse le globe

    Se jouant des nuages

    Dont il teinte la robe.

    Lors, tout devient sombre,

    Comme un soir de tristesse

    Rien d’autre que pénombre

    Que dieu Phébus délaisse

    Il semble remonter

    Un noir drap de fortune

    Où je vois miroiter

    Une timide lune.

     

    ©Ph Dagorne


    1 commentaire
  • Chimères...


    votre commentaire
  • Une fois, chaque année...

     

    C’est la fête des morts

    Et novembre s’immisce,

    Serait-ce par remords

    Que les tombes fleurissent ?

     

    Superstition, tristesse ?

    Autant d’obscurs desseins,

    Les vivants, eux, s’y pressent

    En ce jour de Toussaint.

     

    Nos mornes cimetières,

    Tout à coup, s'embellissent

    De roses et de bruyères

    Ou de fleurs plus factices.

     

    Force à la  tradition,

    Toujours, le chrysanthème,

    Bouffi de prétention,

    En reste le totem.

     

    Une fois, chaque année,

    Toutes ces fleurs s’exhibent

    En un deuil suranné

    Que la mémoire inhibe…

     

    Une fois, chaque année,

    Comme un rite immuable,

    L’on y vient cancaner,

    Vive la vie, que diable !

     

    ©Ph Dagorne


    votre commentaire
  • Des histoires de mer...

     

    Le vent pour maestro,

    Le tumulte marin,

    Le froufrou des feuillages,

    Et la libre faconde

    Du peuple volatile,

    Le frais pizzicato

    D’un lunatique grain,

    La symphonie nature

    Envahit tout l’espace.

     

    L’horizon, fond de scène,

    Distille ses nuages.

    Profane procession,

    Cortège majestueux

    Que les heures du jour

    Colorent habilement.

     

    Vêtues de bleu turquin,

    Même les vagues frustes

    Portent leurs coiffes blanches

    Et pressent dans la danse

    Quelques voiles lointaines.

     

    La plage pour parterre

    S’est ourlée tôt matin

    D’une élégante laisse,

    Guirlande enchevêtrée

    Qui nous conte muette

    Des histoires de mer…

     

                                      ©Ph Dagorne


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires