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Ce deuil insaisissable...
Papa, il y a six ans déjà tu embarquais pour où l'on va après... Tu me manques, vous me manquez tellement...
Ce deuil insaisissable
Lancinant et sournois
Il ondule et serpente
Chaque jour sans raison
Nous inonde et nous mine
Il se voile un moment
Dans les effets pervers
D’une raison grotesque
Une feinte infernale
Pour entamer ensuite
Son déchirant réveil
Qu’il fait froid désormais
Aux repas de famille
La salle est oratoire
Vos voix se sont éteintes
Les murs sont amnésiques
Les flammes des chandelles
Vacillent sans vos souffles
Les photos que je fuis
Ne sont que les reflets
À jamais insensibles
De ce que vous étiez
Le temps vif d’un cliché
Je n’ai plus besoin d’elles
Pourquoi ces reliquaires
Sanctuaires du manque
Vitrines aux souvenirs
Chapelles des mémoires
Nos amis nos mentors
Nos parents nos aïeux
Mon enfant adoré
À jamais ne sont plus
Une à une et sans teint
Les années déambulent
Quand nous de plus en plus
Piétinons abrutis
À quelques pas freinés
De fraîches sépultures
Ou plus souvent encore
À l’ombre maléfique
Insensible et funeste
D’un âtre crématoire
Tout comme leurs images
Racornies et glacées
D’autres années peut-être
Aux dates de chagrin
Commémorations vaines
Puisqu’ils sont devenus
Nos absents éternels
©Ph Dagorne
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