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Le temps était si beau,
Je ne peux l’oublier,
Cette chambre anonyme,
Baignée par le soleil
Et sa porte entrouverte.
Tu venais de sortir,
J’aurais pourtant voulu
Une dernière fois
Te saluer encore.
Mais, très discrètement,
Avant que je n’arrive,
Toi, tu appareillais…
Ce funeste dix mai,
Je ne peux l’oublier,
Pourtant les années passent.
Je revois cependant
Ton vieux corps supplicié
À tout jamais figé.
J’aime ici à penser,
Que ton âme enfin libre,
Nous assiste depuis,
Petit fils retrouvé,
Maman à tes côtés,
Heureux, qui m’attendez…
Sept années écoulées,
Je ne peux t’oublier.
Douloureuses souvent,
Barbouillées quelquefois,
Je les sais qui se traînent.
Combien d’autres m’attendent ?
Elles seront pluvieuses,
Même si ce dix mai
Le ciel était radieux.
Un printemps explosait
Chants d’oiseaux, jolies fleurs,
Comme un signe d’espoir…
©Ph Dagorne
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Les herbes folles dansent
Tout le long du chemin.
Des fleurs, en abondance,
Mêlant or et carmin
Ourlent son fin parcours.
Croyez-vous qu’il se presse ?
Non, jamais il ne court.
Il s’en va, sans paresse.
Un chemin, parchemin,
Où s’inscrivent nos pas
Mais, qui déjà demain,
Ces traces, effacera.
Un sentier, une sente,
Entre deux gris rochers
Puis, une grande pente,
Il s’y fera tranchée.
Lors il repartira
Batifoler un peu,
Enfin, il se perdra
Dans le sable râpeux
D’une crique sauvage
Qui se dore lovée,
Toute nue et bien sage,
Le chemin l’a trouvée…
©Ph Dagorne
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Allez! Danse la mer,
Je te vois, gourgandine,
Tournoyer aux figures
Que t'impose le vent.
Je vois même voler
Tes jupons de dentelles
Qui s’imprègnent un instant
Aux rayons du soleil.
Tu constelles le ciel.
Ô oui ! Danse le vent,
En ce temps suspendu,
Là, vous êtes les seuls
À caresser légers
L'ocre de la piste.
Quelle étrange musique
Vous offre ainsi son rythme
Juste parfois ponctué
Du vivat des oiseaux ?
Rien que pour moi, dansez !
Au froufrou délicat
D’oyats dodelinants.
Ils semblent ici flotter
Au tempo de l’aubade
Éole et l'océan,
En ce soir ordinaire,
Loin des bruits domestiques,
Vont à la nuit s'aimer…
©Ph Dagorne
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Fragrances d’allégresse
Au vent de la raison
Enivrez les esprits
De tous les vas-t-en guerre
Et soufflez leurs frontières
Le chant des aubes froides
Portera les étoiles
Au zénith de l’espoir
Et la voûte du ciel
Éclaboussée de feux
Éclairera sans fin
Nos fêtes planétaires
Ce n’est plus le soleil
Qui nous réchauffera
Mais la fraternité
Entre tous les humains
L’amitié, le partage,
La solidarité
Lors l’unique cadence
Qui nous fera marcher
Sera les pulsations
De nos cœurs apaisés
Une vie c’est si peu
Alors partageons-la
D’abord à nous aimer
Puis à nous entraider
©Ph Dagorne
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La brise de suet
Vint tôt matin fleurir
De discrets courants d’air.
La rue s’y parfuma,
Telle vieille coquette
Et descendit enjouée
Vers le port endormi.
Même ses bancs de bois,
Qui contemplaient distraits
L’ascension du soleil,
Étaient là désertés
La plage, en forme d’arc,
Semblait se prélasser,
Très heureuse à cette heure
De n’être plus léchée
Par quelques vaguelettes
Un tantinet fouineuses.
Lors, les barques présentes,
Inclinées sur la grève,
Rêvassaient, paresseuses,
Aux jours de belles pêches
Qu’advint-il mes amis
Quand la rue pomponnée
Rencontra le vieux port ?
Sous le sceau du secret,
Deux mouettes me l’ont dit.
Une chose est certaine,
Il se dit que depuis,
La gracieuse ruelle
Porte le nom du port…
©Ph Dagorne
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