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Mon remords...
Il est venu toquer
Ce matin, mon remords,
Un peu interloqué
Je l’ai laissé dehors
Puis il m’a raconté
Son éreintant voyage.
J’avais moi escompté
Qu’il fit au moins naufrage.
Il venait du passé
Dans ses fripes verdâtres
Élimées et froissées
Suintant une eau saumâtre
Il était sale et moche
Me toisait d’un œil torve
Sous son gros nez en cloche
Coulait un peu de morve
Mais il se tenait là
Sur le seuil affaissé
Droit comme un échalas
Mielleux et compassé
Dans ses mains une boîte
Aux couleurs effacées
Une serrure étroite
Un cadenas cassé
D’un sourire édenté
Couvercle grand ouvert
Il me l’a présentée
Pour me dire pervers
« Ce que j’ai dans ce coffre
C’est un peu de ta honte.
Aujourd’hui, je te l’offre
Tel un nouvel acompte »
J’en avais les mains moites
Et le cœur au galop
J’ai regardé sa boîte
Frémissant et pâlot
J’en fus encore atteint
Ils étaient là posés
Ces souvenirs lointains
Quand je n’ai pas osé
Ces malheureux moments
Ne me lâcheront pas
Victime assurément
Jusqu’au jour du trépas…
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Commentaires
Un remord est bien plus indigeste qu'un regret.
Mazette... Et non, il ne nous lâche pas.
Je sais, je sais...
Bisous !3PierreLundi 16 Mars 2015 à 11:37
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Jusqu'au trépas...
Il est impossible de rebrousser chemin, puisque tout passe, tout lasse, tout s'efface, un jour.
Je pense qu'il est possible de se changer pour passer de l'hiver au printemps.
Bon jour d'ici Philippe