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Un matin puis un autre,
Enfilés sur un fil,
C’est ma vie, c’est la vôtre
Qui s’écoule, hémophile.
Du soleil, de la pluie,
Le vent qui les emporte
Et le temps qui s’enfuit
Sans refermer la porte.
Le bonheur et les pleurs
S’y bousculent encore
Mais toujours la douleur
Pour éteindre nos corps.
C’est trop souvent le deuil
Qui ponctuent nos errances,
Ces fleurs que l’on effeuille
Comme autant de souffrances.
Je suis ce sablier
Qui se vide d’angoisse,
Jusqu’au jour meurtrier
Où nos âmes s’effacent...
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Il a plu, tôt matin,
Au jardin de mon cœur,
Une légère ondée,
Mille perles jetées.
L’aube se parfuma
Des essences subtiles
Que seul un bel été
Peut encore exhaler.
Le vent devint baisers,
Parfois tendres caresses,
Leurs discrets bruissements
Abreuvés de plaisirs.
Comme des fruits offerts
À la houle câline,
De mystérieux vallons
Virent éclore l’amour.
Le clin d’œil de ton âme
Au fond d’une pupille,
Petite porte noire
Que tu m’as entrouverte...
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J’ai gravé dans le sable
Un passé, ma mémoire
Et je vois là, qui monte,
La marée, insidieuse.
Il est plus que probable
Que dès lors, mes histoires,
Soient celles d’un géronte
Aux pensées cafouilleuses.
Vieillesse impitoyable,
Qui finit par échoir
En cette inquiète honte
Des âmes disgracieuses.
Ce futur effroyable
Calice qu’il faut boire
Pour solde de tout compte
D’une vie oublieuse.
Serai juste capable
Dans mon triste mouroir,
Pauvre laissé-pour-compte,
De baiser la faucheuse…
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Quatre roses accrochées
Au revers de ta tombe,
Une statue penchée
Et cette pluie qui tombe.
Volent tes souvenirs
Sous ce ciel qui sanglote
Et se laisse pâlir
En ce jour qui grelotte.
Tu vois, les années passent
Et je ne t’oublie pas,
Elles s’écoulent, lasses,
Bavent sur ton trépas.
Où es-tu à cette heure ?
Je te guette souvent,
C’est un étrange leurre
Dont nous parlions avant.
J’ai toujours espéré
Que tu me fasses un signe,
Un écho, éthéré,
Pour un espoir insigne…
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