-
Sur les froides prairies,
S’est levé ce matin
Dans son costume gris,
Couleur de vieil étain.
Laissons pleurer le ciel
Sur notre couardise,
Ses longs sanglots ruissellent
Mouillant la morne brise.
Qu’il est lourd ce chagrin,
Cette immense détresse,
Ils suintent dans les grains,
En ce jour de tristesse.
Sourdes heures de deuil
Où vagabondent encore
Ces vies que l’on effeuille
Aux portes de la mort.
Une arrogance immonde
A tué ces innocents
Des citoyens du monde
Qui nous offrent leur sang.
Nos cupides chemins
Mènent à ces drames-là,
Se peut-il que demain
On les oublie déjà ?
Texte écrit le 27 novembre 2015, jour d’hommage aux victimes des attentats de Paris.
©
2 commentaires -
Un triste crépuscule
Que celui qui me laisse
Haletant et sans forces
Presque au bout du chemin.
Les nuages s’égarent
Et gomment sans conscience,
Les flancs insoupçonnés
De volcans assoupis.
Si le ventre me brûle,
C’est qu’il blesse mon cœur,
Mon souffle se fait court,
Moite, le vent s’en moque.
Résonnent en ma mémoire,
Des flonflons d’autrefois,
Les émois surannés
D’une enfance avortée.
Leur décompte m’obsède,
Tel battant sur mon âme,
Monotone et funèbre,
Sonne déjà mon glas…
©
2 commentaires -
Du bout de mes lèvres,
J’ai juste goûté
Ce sel de la vie
Qui corrode tout.
Du bout de mon cœur,
J’ai rythmé le temps,
Troublante clepsydre
Bientôt asséchée.
Du bout de mes cils,
J’ai peint de mes larmes
L’esquisse légère
D’une âme chagrine.
Du bout de mes doigts
J’ai tracé un rêve,
Un songe un peu fou,
Sur un ciel d’automne.
Du bout de ce rêve,
Je tente l’envol
Mes ailes fragiles,
Tendues de chimères…
©
votre commentaire -
Lors, l’automne succombe
En ses chemins glacés,
Creusant déjà sa tombe
Sous les arbres dressés.
Leurs longues branches sombres
Tourmentent l’horizon
Et mélangent leurs ombres
Au barbouillis grison.
Puis, sous ce ciel bavant
Surgiront les morsures,
Confidences d’un vent,
Habité de froidures.
Abreuvé aux nuages
Dessinera le ciel,
Son brumeux étalage,
Camaïeu irréel.
Une saison aigrie,
C’est bien cela l’hiver,
Ses journées rabougries
Et ses matins sévères…
©
2 commentaires -
L’absurde tintamarre
De ces journées enfuies
Assombrit un passé
Qui se voulait radieux.
Et leur ombre impalpable
Dont mes nuits s’enveloppent,
Allume ses foyers
Sur l’angoissant chemin.
Leurs horribles figures
Grimacent au couchant,
Suspendues à des chênes
Dont les cordes m’attendent.
Pizzicato soûlant
Que celui de ces pluies
Arrivées par la mer
Et qui braillent en ce soir.
L’aube me fait faux bond,
Écartelée sans doute
Entre jour et ténèbres.
Seul, m’attend l’inconnu…
©
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires