• Je voudrais juste te dire...

     

    J'ai vu ton âme offerte
    Par cette porte étroite
    Que ceignait un iris
    Au velours serti d'or.

    Il m'a semblé alors
    Y voir un feu brûler
    Tout près d'une fontaine
    Où l'amour barbotait.

    Des oiseaux facétieux,
    Colorés et chanteurs,
    M'invitèrent amusés
    À m'y baigner aussi.

    Curieux, je poussai l'huis,
    Aux notes d'une harpe.
    Une tendre fraîcheur
    M'y accueillit joyeuse. 

    Je me souviens encore
    De ce jour de printemps
    Quand nos deux cœurs unis
    Frappèrent au bonheur.

    Aujourd'hui, mon aimée
    En ce beau soir d'automne,
    Je voudrais juste dire
    Que j'y suis toujours bien…

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  • Au bal des trépassés...

     

    Tous ces mots avortés
    En mer des maladresses
    Qui se dandinent hagards
    Aux risées  de mon âme. 

    Tous ces actes manqués
    Qui jamais ne s'effacent
    Et farandolent encore
    Au bal des trépassés.

    Tous ces frêles sourires
    Qui vacillent ténus
    Sur la toile explosée
    D'un crépuscule éteint.

    Tous ces soleils nocturnes
    Dont les froides morsures
    Dentellent mon sommeil
    De fausses rédemptions.

    Toutes ces illusions,
    Fœtus de magies noires
    Desséchées sur les flancs
    D'un bénitier aride…

    ©                         


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  • Groix... Assis près de la dune...

     

    Assis près de la dune,
    Vêtue d'opale et d'ombres,
    Je regarde la lune
    Glisser dans la pénombre.

    Le ciel en pointillé
    Sur l'océan scintille,
    Éclats  éparpillés
    Sur la pâle  mantille.

    Morne cérémonie
    À cette heure oubliée,
    Planent les harmonies
    D'une nuit dévoyée.

    Le vent lui,  se promène,
    En délicats  arpèges
    Crachant mille phalènes
    Comme des sortilèges.

    Étrangement la mer
    Paraît se retirer,
    Froid, l'estran éphémère
    Exhibe sa livrée…

    ©                         


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  • Maman...

    13 juillet 2003, treize ans déjà...

     

     

    Pas vraiment la pénombre
    Mais sous le bleu lavis
    S'inclinèrent les ombres
    Sur ton chemin de vie.

    Ce jour fut étouffant,
    Il scella ma mémoire,
    Juillet faisait l'enfant
    Et barbouillait  le soir.

    Au cœur de tes souffrances
    Que tu taisais, modeste,
    Bouffie  de suffisance,
    Veillait l'issue funeste.

    Lors vint son embuscade
    Pour te ravir à moi
    Et sa brève estocade
    Nous plongea dans l'émoi.

    Mais avant de mourir
    Tel un présent secret
    Tu m'offris ton sourire
    Si aimant, si discret...

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  • Groix... Les sentiers sur la lande...

    Une pensée toute particulière pour toi qui aimais tant me lire...  

    Les sentiers sur la lande,
    Chaque matin, m'écrivent
    Des missives en guirlandes
    Tendues entre les rives.

    Ils tutoient l'horizon
    En lettres parfumées
    Aux fleurs de nos saisons
    Qu'il est si doux d'humer.

    Puis glissent vers la mer
    Pour là, s'y abreuver,
    Un baiser éphémère
    Au sable délavé.

    Ou se tortillent un peu,
    Pensant que la bruyère,
    De ses cheveux râpeux,
    Leur fouette le derrière.

    Parfois se rétrécissent
    En un délié subtil
    Et plus loin s'éclaircissent,
    Infiniment tranquilles...

    ©


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