-
J'ai vu ton âme offerte
Par cette porte étroite
Que ceignait un iris
Au velours serti d'or.
Il m'a semblé alors
Y voir un feu brûler
Tout près d'une fontaine
Où l'amour barbotait.
Des oiseaux facétieux,
Colorés et chanteurs,
M'invitèrent amusés
À m'y baigner aussi.
Curieux, je poussai l'huis,
Aux notes d'une harpe.
Une tendre fraîcheur
M'y accueillit joyeuse.
Je me souviens encore
De ce jour de printemps
Quand nos deux cœurs unis
Frappèrent au bonheur.
Aujourd'hui, mon aimée
En ce beau soir d'automne,
Je voudrais juste dire
Que j'y suis toujours bien…©
4 commentaires -
Tous ces mots avortés
En mer des maladresses
Qui se dandinent hagards
Aux risées de mon âme.
Tous ces actes manqués
Qui jamais ne s'effacent
Et farandolent encore
Au bal des trépassés.
Tous ces frêles sourires
Qui vacillent ténus
Sur la toile explosée
D'un crépuscule éteint.
Tous ces soleils nocturnes
Dont les froides morsures
Dentellent mon sommeil
De fausses rédemptions.
Toutes ces illusions,
Fœtus de magies noires
Desséchées sur les flancs
D'un bénitier aride…©
6 commentaires -
Assis près de la dune,
Vêtue d'opale et d'ombres,
Je regarde la lune
Glisser dans la pénombre.
Le ciel en pointillé
Sur l'océan scintille,
Éclats éparpillés
Sur la pâle mantille.
Morne cérémonie
À cette heure oubliée,
Planent les harmonies
D'une nuit dévoyée.
Le vent lui, se promène,
En délicats arpèges
Crachant mille phalènes
Comme des sortilèges.
Étrangement la mer
Paraît se retirer,
Froid, l'estran éphémère
Exhibe sa livrée…©
5 commentaires -
13 juillet 2003, treize ans déjà...
Pas vraiment la pénombre
Mais sous le bleu lavis
S'inclinèrent les ombres
Sur ton chemin de vie.
Ce jour fut étouffant,
Il scella ma mémoire,
Juillet faisait l'enfant
Et barbouillait le soir.
Au cœur de tes souffrances
Que tu taisais, modeste,
Bouffie de suffisance,
Veillait l'issue funeste.
Lors vint son embuscade
Pour te ravir à moi
Et sa brève estocade
Nous plongea dans l'émoi.
Mais avant de mourir
Tel un présent secret
Tu m'offris ton sourire
Si aimant, si discret...©
8 commentaires -
Une pensée toute particulière pour toi qui aimais tant me lire...
Les sentiers sur la lande,
Chaque matin, m'écrivent
Des missives en guirlandes
Tendues entre les rives.
Ils tutoient l'horizon
En lettres parfumées
Aux fleurs de nos saisons
Qu'il est si doux d'humer.
Puis glissent vers la mer
Pour là, s'y abreuver,
Un baiser éphémère
Au sable délavé.
Ou se tortillent un peu,
Pensant que la bruyère,
De ses cheveux râpeux,
Leur fouette le derrière.
Parfois se rétrécissent
En un délié subtil
Et plus loin s'éclaircissent,
Infiniment tranquilles...©
3 commentaires