• Parabole...

     

    Assis près du ruisseau,
    J'ai vu passer le vent.
    Je l'ai vite salué
    Tant il semblait pressé.

    Il emportait là -bas.
    Quelques fiers papillons,
    Deux ou trois libellules,
    Et de pauvres abeilles.

    Pour ne pas l'offenser,
    Même les verts roseaux,
    Alignés en cortège,
    Se courbaient, frissonnants .

    Lors soudain j'entendis,
    Un vieux martin-pêcheur
    Juché sur une pierre.
    Il me confia ceci:

    « Ce n'est pas un cours d'eau
    Qui cascade à tes pieds
    Mais les larmes du monde
    Que les hommes ont détruit.

    Et ce n'est pas le vent
    Qui déserte la terre
    Mais bien l'ultime souffle
    D'un paradis perdu... »

     

    ©                         


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  • Mon rêve...

     

    C'est un rêve envolé,
    Une illusion peut-être,
    Que l’espoir cajolé
    Qui vient de disparaître.

    Tu vas me prendre froid
    Toi, qui n'est pas couvert,
    Ô pauvre maladroit
    Parti en plein hiver.

    Il fera bientôt nuit,
    Le ciel est sans étoiles
    La lune s'est enfuie
    Et la mer est glaciale.

    S'il se met à  pleuvoir,
    Pas une âme sur l'île
    Ne pourra lors savoir
    Que tu pars en exil.

    Je t'ai pris pour mirage
    Je n'ai pas cru en toi
    Tu en as pris ombrage
    Et j’en reste pantois...

    ©                         

     


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  • Le reflet...

     

    De mes   doigts tout tremblants
    J'ai replié  mon ombre
    Offrant au sable blanc
    Une livrée moins sombre.

    La plage désolée
    Se jetait silencieuse
    Sous les vagues ourlées
    De dentelles précieuses.

    Et, dans un ciel trop bleu
    Même pas une mouette
    Seul un vent cauteleux
    Rêvassant de tempête.

    Le sable était si fin
    Qu'on l'eût pris pour poussière,
    Ses délicats parfums
    Enivrés de lumière.

    Un soleil éclatant
    Brillait de toutes flammes
    Je crus voir un instant
    Le reflet de ton âme...

    ©                         


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  • Automne...

     

    Des fruits dans la ruelle

    Semblent invoquer le ciel,

    Des fougères en partance

    Roussissent d’impatience.

     

    Feuilles mortes embrouillées,

    Champignons mordillés,

    Dans leurs tons décrépits

    S’improvisent tapis.

     

    Si ce n’est pas la bise,

    Ce n’est plus une brise

    Qui souffle sur la plage

    Et sur la dune sage.

     

    Le soleil de passage

    Pâlit dans les nuages,

    Il a bien mieux à faire

    Dans un autre hémisphère.

     

    La mer semble verdir

    Et même s’enhardir

    Ornée de coiffes blanches

    Comme pour un dimanche…

     

     

    ©                         


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  • Locmaria... L'orage de mer...

     

     Et le ciel, brusquement,

    S’est brouillé de tristesse,

    Noirci, infiniment,

    Lourd de pluies en promesse.

     

    Le vent n’a pas tardé,

    Ses bourrasques sommaires

    De colère dardée,

    Ont chahuté la mer.

     

    À la pointe de l’île,

    Le tonnerre a grondé

    Présage malhabile

    D’une première  ondée.

     

    Celle-ci fut brutale

    Et barbouilla le port

    Enveloppant l’étale

    D’un bien étrange  sort.

     

    Enivré de reproches,

    Il se dit que l’orage

    Fit lors, teinter la cloche

    Sidérant le village…

    ©                         


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