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Assis près du ruisseau,
J'ai vu passer le vent.
Je l'ai vite salué
Tant il semblait pressé.
Il emportait là -bas.
Quelques fiers papillons,
Deux ou trois libellules,
Et de pauvres abeilles.
Pour ne pas l'offenser,
Même les verts roseaux,
Alignés en cortège,
Se courbaient, frissonnants .
Lors soudain j'entendis,
Un vieux martin-pêcheur
Juché sur une pierre.
Il me confia ceci:
« Ce n'est pas un cours d'eau
Qui cascade à tes pieds
Mais les larmes du monde
Que les hommes ont détruit.
Et ce n'est pas le vent
Qui déserte la terre
Mais bien l'ultime souffle
D'un paradis perdu... »
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C'est un rêve envolé,
Une illusion peut-être,
Que l’espoir cajolé
Qui vient de disparaître.
Tu vas me prendre froid
Toi, qui n'est pas couvert,
Ô pauvre maladroit
Parti en plein hiver.
Il fera bientôt nuit,
Le ciel est sans étoiles
La lune s'est enfuie
Et la mer est glaciale.
S'il se met à pleuvoir,
Pas une âme sur l'île
Ne pourra lors savoir
Que tu pars en exil.
Je t'ai pris pour mirage
Je n'ai pas cru en toi
Tu en as pris ombrage
Et j’en reste pantois...©
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De mes doigts tout tremblants
J'ai replié mon ombre
Offrant au sable blanc
Une livrée moins sombre.
La plage désolée
Se jetait silencieuse
Sous les vagues ourlées
De dentelles précieuses.
Et, dans un ciel trop bleu
Même pas une mouette
Seul un vent cauteleux
Rêvassant de tempête.
Le sable était si fin
Qu'on l'eût pris pour poussière,
Ses délicats parfums
Enivrés de lumière.
Un soleil éclatant
Brillait de toutes flammes
Je crus voir un instant
Le reflet de ton âme...©
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Des fruits dans la ruelle
Semblent invoquer le ciel,
Des fougères en partance
Roussissent d’impatience.
Feuilles mortes embrouillées,
Champignons mordillés,
Dans leurs tons décrépits
S’improvisent tapis.
Si ce n’est pas la bise,
Ce n’est plus une brise
Qui souffle sur la plage
Et sur la dune sage.
Le soleil de passage
Pâlit dans les nuages,
Il a bien mieux à faire
Dans un autre hémisphère.
La mer semble verdir
Et même s’enhardir
Ornée de coiffes blanches
Comme pour un dimanche…
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Et le ciel, brusquement,
S’est brouillé de tristesse,
Noirci, infiniment,
Lourd de pluies en promesse.
Le vent n’a pas tardé,
Ses bourrasques sommaires
De colère dardée,
Ont chahuté la mer.
À la pointe de l’île,
Le tonnerre a grondé
Présage malhabile
D’une première ondée.
Celle-ci fut brutale
Et barbouilla le port
Enveloppant l’étale
D’un bien étrange sort.
Enivré de reproches,
Il se dit que l’orage
Fit lors, teinter la cloche
Sidérant le village…
©
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