• J'imagine... Marchant.

    J'imagine... Marchant.

     

    La pluie se presse oblique,

    Elle pense  peut-être 

    Ainsi, moins me gêner

    Ou alors, plus vicieuse,

    Espère, sans le dire,

    Dévoyer mes pensées.

    Mais, qu’elle est tiède et douce

    En s’abreuvant ce jour

    De mes larmes amères.

     

    Du kaolin trempé

    Ruisselle un maigre lait.  

    J'imagine, marchant,

    Tous mes chers disparus

    Assis sur des bancs vides,

    Un suaire transparent

    Nous ôtant tout contact.

    Comment croire un instant 

    Que la mort, sans substance,

    Ait pu les effacer ?

    Et pourtant, leur silence

    Se mâtine en ce lieu

    Aux clameurs de la ville.

    Mille dalles alignées,

    Régiment d’outre-tombe,

    Dissimulent sans peine

    La vaine condition

    D’humains trop orgueilleux.

     

    Déambuler distrait

    En ce vieux cimetière

    Est pour moi chaque fois

    Leçon d’humilité

    Où sont-elles ces âmes, 

    Où sont partis ces souffles,

    Signes ultimes de vie,

    En cette terre étrange

    Qui, chaque jour s’abîme ?

                                       

                        ©Ph Dagorne


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