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Il attend, patiemment,
Sur le bord de la grève,
L’océan, mollement,
Me dépose ses rêves.
Dans des reflets de jade,
A délaissé la nuit
Pour une aurore fade,
Cette aube qui s’ennuie.
Sous le ciel qui s’allume,
S’est simplement vêtu
D’une coquette brume
Qui le couvre, têtue.
La belle nappe claire,
Que la côte lui dresse,
Paisiblement s’éclaire,
Noble et enchanteresse.
Puis, le nordet emmène
Quelques mouettes rieuses,
Quelle envoûtante scène,
Indicible et radieuse.
Juste un doux friselis,
La mer câline l’île
Son tendre gazouillis
S’envole là, subtil…
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Oubliées, tout’ ces tombes
Sur la terre violée,
Restes d’une hécatombe,
Sous un ciel étiolé ?
Par millions, dans la boue,
Ils nous firent rempart
La nuit, le jour, debout
Abreuvés de brouillard.
Par d’effroyables temps
Dans le froid, la touffeur,
Voilà déjà cent ans,
Qu’ils touchèrent l’horreur.
Non, cette guerre-là
Se foutait des dimanches
Des roses et du lilas
Ou de la race blanche.
Souvenez-vous un peu
Du noble sacrifice
Offert par nos aïeux
Mais, pour quel bénéfice ?
Ces héros de vingt ans
Venus du monde entier
Ont donné leurs printemps.
Leurs mémoires, vous souilliez.
Une simple litote,
Madame Morano,
Vulgaire autant qu’idiote
Mais aussi parano…
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Un soleil explosé,
Sur une mer absente
Aux reliefs irisés,
Entame sa descente.
L’horizon barbouillé
Ne saigne pas encore.
Ses brumes gribouillées
Ouatent un gris décor.
Et ce n’est pas la brise
Qui s’essouffle fragile
Sur la lande soumise
Qui ranimera l’île.
La nuit, beaucoup moins sage,
Invitera troublée
Quelque pédant orage
Pour alors l’accabler.
C’est la lente agonie
D’une journée d’automne,
Une étrange atonie,
En mon vieux cœur, résonne…
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Atmosphère opaline,
Suspendue, éthérée,
Paillettes cristallines,
C’est la grande marée.
L’ont dirait des fourmis
Venues griffer le sable
Cet étrange semis,
Ce jardin improbable.
La brume s’est levée,
Ils sont venus nombreux
Pêcher et puis rêver,
Ô matin bienheureux.
Septembre à l’apogée
Rend hommage au soleil
Qui semble là, figé,
Conquérant, sans pareil.
Un jusant murmurant,
C’est pourtant le silence
Qui règne sur l’estran
Une ultime élégance.
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Ils passent là, chagrins,
Par-dessus mon vieux toit,
Et retiennent leurs grains
En pépères courtois.
J’aperçois les « Saisies »
Qui fendent l’onde grise
Quelques mouettes transies
Y sèchent sous la bise.
L’horizon s’est couvert
D’une brouillasse atone,
Ça ressemble à l’hiver
Morose et monotone.
Dans ses teintes d’ardoise,
La place Notre Dame,
Que la chapelle toise,
Semble aujourd’hui sans âme.
Lessivé par les pluies,
Figé dans ses pâleurs
Le village s’essuie,
Avare de couleurs.
Alors, sur mon cahier,
Abreuvé d’encre sombre,
J’ai juste gribouillé
Un soleil et de l’ombre…
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