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Par Philippe Dagorne le 14 Décembre 2022 à 00:10
Oui tu peux bien sourire
Dans ton cadre figé
Étrange gestation
Neuf mois déjà passés
Onze jours à attendre
Et Noël sera là
Oui tu peux bien sourire
Mais ce portrait me ment
Il n’est qu’un souvenir
Une impression glacée
Qui semblable à la neige
Peu à peu jaunira
Oui tu peux bien sourire
Moi je souris si peu
Mes jours sont à présent
Au cœur de leurs silences
Habités chaque instant
Par ta brûlante absence
Oui tu peux bien sourire
Au chatoiement fugace
D’une frêle veilleuse
Qui offre à ton visage
Comme un instant de vie
Ce n’est là qu’un mirage
Oui tu peux bien sourire
Cela ne me dit pas
Si tu as pu atteindre
Toi mon crâne barreur
Cette fameuse rive
Trop souvent fantasmée
Oui tu peux bien sourire
Cette année et les autres
Crèche et nativité
Ne me rappelleront
Que cette nuit chérie
Où je te vis paraître
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 10 Décembre 2022 à 15:55
Envolée emportée
Sur l’aile d’un soupir
Toute vêtue d’embruns
Au cœur d’un ciel absent
Dans l’ombre dépressive
D’un soleil éclaté
Où le temps se suspend
A-t-elle trébuché
Dans sa candeur idiote
Sur le giron fugace
D’une marche funèbre
Où s’est-elle éclipsée
À la glauque chaleur
D’une sordide étreinte
A-t-elle rencontré
Quelques croque-mitaines
Qui se livrent aphones
Aux pires sortilèges
Malédictions occultes
Filles de l’ignorance
Ogresses de nos âmes
Enfuie anéantie
À l’illusoire zénith
D’imbéciles fadaises
Qui laissent à penser
Que belle est l’existence
Je la pleure aujourd’hui
C’était ma joie de vivre
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 19 Novembre 2022 à 19:24
Enténébrés mes jours
À l’aune de l’automne
Effeuillées une à une
Mes heures au fil de l’onde
Un chagrin si présent
Qu’il asséchât mes larmes
Mais je reste debout
Oui sonné mais debout
Je m’égare parfois
Sur un chemin de crête
Je m’encanaille encore
Dans mes froids soliloques
J’avance et fais semblant
Je me dis que peut-être
La comédie enivre
Dans l’ombre de son souffle
L’homme vrai se tient coi
À jamais abrité
De ces fausses candeurs
Que des prêtres rompus
Nous révèlent sans foi
Me faut-il espérer
Me faut-il témoigner
Me faut-il continuer
Si mes mots me libèrent
Ils sont intarissables
Je n’en connais que trop
Et la source et le philtre
Aussi les souvenirs
De cette vie d’avant
Ne sont qu’ultimes clous
Pour sceller cet esquif
Qu’an Ankou barrera
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 15 Novembre 2022 à 13:50
Pour Maëlle, ma fille adorée…
Fragrances de tabac
En un lieu sans fumeur
Et si c'était ta marque
Manière d’intersigne
Ton souvenir vivant
Preuve de ta présence
Gage de ton essence
Pas un mot pas un souffle
Juste cette impression
De te savoir tout près
Peut-être pourquoi pas
Un autre jour qui sait
Ô me reviendras-tu
En ton évanescence
Apaiser ma douleur
Te savoir désormais
En un Ailleurs possible
Diluerait ce chagrin
Qui gangrène mon âme
Me convaincre d’un signe
Que ce n’est pas ici
Un quelconque fantasme
Ou une autre chimère
Mais qu’il existe bien
Une rive là-bas
As-tu pu donc rejoindre
Ce royaume enchanté
Où chacune et chacun
Prend le titre de roi
L’élégance des reines
Toi le navigateur
Toi le marin rêveur
Le beau gosse des pontons
Qu’au plus loin de ces limbes
Tout ne soit qu’innocence
Volupté et beauté
Je te saurai alors
Serein sage et heureux
Ainsi mon cher garçon
Nous attendrons en paix
L’heure des retrouvailles
Ph Dagorne ©
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Par Philippe Dagorne le 3 Mai 2022 à 15:11
Laisse tes cheveux d’ange
M’effleurer une fois
À la croisée d’un charme
Au cœur d’une insomnie
Au berceau des angoisses
Quand la soie translucide
De l’écrin mémoriel
Vient estomper le grain
De mes fines paupières
Oui juste à ce moment
En cet instant ultime
Quand meurt une seconde
Que la vie s’ensommeille
Le froid cadran livide
Désapprend à compter
Et l’aiguille se cabre
Au plus noir des ténèbres
Là où la nuit s’ennuie
Là où la nuit s’encrasse
Là où la nuit s’égare
Là où la nuit s’abîme
Là où la nuit enfante
Là où la nuit espère
Estran improvisé
Simple couche marine
Esquisse barbouillée
De messages de foi
Ou d’abscons S.O.S
Disséminés ici
Par nos chers disparus
Ils graveront leur ombre
De mille et une images
En souvenir de toi
Une expression radieuse
Ou ton regard unique
Promesse d’au-delà
Un éther insondable
Dont tes yeux s’abreuvaient
Que cette brise tendre
Efface sans un bruit
Les griffures toujours vives
De nos actes manqués
Y essaiment les rêves
Que seuls nous connaissions
Laisse-moi y mêler
Le souffle de mes mots
Ces dentelles d’embruns
Venues ourler nos songes
Ils sont mes italiques
Afin que leur offrande
Vienne là t’accueillir…
Ph Dagorne ©
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