• Neuf mois... Toi ! Mon crâne barreur.

     

    Oui tu peux bien sourire

    Dans ton cadre figé

    Étrange gestation

    Neuf mois déjà passés

    Onze jours à attendre

    Et Noël sera là

     

    Oui tu peux bien sourire

    Mais ce portrait me ment

    Il n’est qu’un souvenir

    Une impression glacée

    Qui semblable à la neige

    Peu à peu jaunira

     

    Oui tu peux bien sourire

    Moi je souris si peu

    Mes jours sont à présent

    Au cœur de leurs silences

    Habités chaque instant

    Par ta brûlante absence

     

    Oui tu peux bien sourire

    Au chatoiement fugace

    D’une frêle veilleuse

    Qui offre à ton visage

    Comme un instant de vie

    Ce n’est là qu’un mirage

     

    Oui tu peux bien sourire

    Cela ne me dit pas

    Si tu as pu atteindre

    Toi mon crâne barreur

    Cette fameuse rive

    Trop souvent fantasmée

     

    Oui tu peux bien sourire

    Cette année et les autres

    Crèche et nativité

    Ne me rappelleront

    Que cette nuit chérie

    Où je te vis paraître

     

                             ©Ph Dagorne

     


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  • Toute vêtue d'embruns...

     

     

     

    Envolée emportée

    Sur l’aile d’un soupir

    Toute vêtue d’embruns

    Au cœur d’un ciel absent

    Dans l’ombre dépressive

    D’un soleil éclaté

    Où le temps se suspend

     

    A-t-elle trébuché

    Dans sa candeur idiote

    Sur le giron fugace

    D’une marche funèbre

    Où s’est-elle éclipsée

    À la glauque chaleur

    D’une sordide étreinte

     

    A-t-elle rencontré

    Quelques croque-mitaines

    Qui se livrent aphones

    Aux pires sortilèges

    Malédictions occultes

    Filles de l’ignorance

    Ogresses de nos âmes

     

    Enfuie anéantie

    À l’illusoire zénith

    D’imbéciles fadaises

    Qui laissent à penser

    Que belle est l’existence

    Je la pleure aujourd’hui

    C’était ma joie de vivre

     

     

    ©Ph Dagorne


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  • Sur un chemin de crête...

     

    Enténébrés mes jours

    À l’aune de l’automne

    Effeuillées une à une

    Mes heures au fil de l’onde

    Un chagrin si présent

    Qu’il asséchât mes larmes

    Mais je reste debout

    Oui sonné mais debout

    Je m’égare parfois

    Sur un chemin de crête

    Je m’encanaille encore

    Dans mes froids soliloques

    J’avance et fais semblant

    Je me dis que peut-être

    La comédie enivre

    Dans l’ombre de son souffle

    L’homme vrai se tient coi

    À jamais abrité

    De ces fausses candeurs

    Que des prêtres rompus

    Nous révèlent sans foi

    Me faut-il espérer

    Me faut-il témoigner

    Me faut-il continuer

    Si mes mots me libèrent

    Ils sont intarissables

    Je n’en connais que trop

    Et la source et le philtre

    Aussi les souvenirs

    De cette vie d’avant

    Ne sont qu’ultimes clous

    Pour sceller cet esquif

    Qu’an Ankou barrera

     

    ©Ph Dagorne

     

     

     


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  • L’heure des retrouvailles…

    Pour Maëlle, ma fille adorée…

     

    Fragrances de tabac

    En un lieu sans fumeur

    Et si c'était ta marque

    Manière d’intersigne

    Ton souvenir vivant

    Preuve de ta présence

    Gage de ton essence

     

    Pas un mot pas un souffle

    Juste cette impression

    De te savoir tout près

     

    Peut-être pourquoi pas

    Un autre jour qui sait

    Ô me reviendras-tu

    En ton évanescence

    Apaiser ma douleur

     

    Te savoir désormais

    En un Ailleurs possible

    Diluerait ce chagrin

    Qui gangrène  mon âme

     

    Me convaincre d’un signe

    Que ce n’est pas ici

    Un quelconque fantasme

    Ou une autre chimère

    Mais qu’il existe bien

    Une rive là-bas

     

    As-tu pu donc rejoindre

    Ce royaume enchanté

    Où chacune et chacun

    Prend le titre de roi

    L’élégance des reines

    Toi le navigateur

    Toi le marin rêveur

    Le beau gosse des pontons

     

    Qu’au plus loin de ces limbes

    Tout ne soit qu’innocence

    Volupté et beauté

    Je te saurai alors

    Serein sage et heureux

    Ainsi mon cher garçon

    Nous attendrons en paix

    L’heure des retrouvailles

     

    Ph Dagorne ©

     


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  • En ton souvenir...

     

     

    Laisse tes cheveux d’ange

    M’effleurer une fois

    À la croisée d’un charme

    Au cœur d’une insomnie

    Au berceau des angoisses

    Quand la soie translucide

    De l’écrin mémoriel

    Vient estomper le grain

    De mes fines paupières

    Oui juste à ce moment

    En cet instant ultime

    Quand meurt une seconde

    Que la vie s’ensommeille

    Le froid cadran livide

    Désapprend à compter

    Et l’aiguille se cabre

    Au plus noir des ténèbres

    Là où la nuit s’ennuie

    Là où la nuit s’encrasse

    Là où la nuit s’égare

    Là où la nuit s’abîme

    Là où la nuit enfante

    Là où la nuit espère

     

    Estran improvisé

    Simple couche marine

    Esquisse barbouillée

    De messages de foi

    Ou d’abscons S.O.S

    Disséminés ici

    Par nos chers disparus

     

    Ils graveront leur ombre

    De mille et une images

    En souvenir de toi

    Une expression radieuse

    Ou ton regard unique

    Promesse d’au-delà

    Un éther insondable

    Dont tes yeux s’abreuvaient

    Que cette brise tendre

    Efface sans un bruit

    Les griffures toujours vives

    De nos actes manqués

    Y essaiment les rêves

    Que seuls nous connaissions

     

    Laisse-moi y mêler

    Le souffle de mes mots

    Ces dentelles d’embruns

    Venues ourler nos songes

    Ils sont mes italiques

    Afin que leur offrande

    Vienne là t’accueillir…

     

    Ph Dagorne ©

     


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