• Lune de mes entrailles...

     

    Les parois d'un vieux puits

    Dans lequel je m'enfonce

    Pour unique soleil

    Le rond mal dessiné

    D'une étroite margelle

     

    L'humidité me gagne

    Fragrances infernales

    De fausses catacombes

     

    Au fond un disque noir

    Sur lequel se reflètent

    Une canopée nue

    Mon ombre qui vacille

    Un ciel indifférent

     

    Lune de mes entrailles

    D'une infinie douleur

    Tu sembles frissonner

    Aux ultimes baisers

    D'un silence spectral

    Rythmiquement troublé

    Par le ploc en écho

    De larmes cadencées

     

    Est-ce toi qui sanglote

    Ou bien plus simplement

    Le cynique rappel

    Métronome funèbre

    D'une vie malmenée

    Dont le temps est compté

     

    Surtout ne pas glisser

    Remonter sera dur

    Disons même impossible

    Alors cet entre-deux

    Terrestre purgatoire

    Je m'en contenterai

    Je m'en satisferai

     

    Mais désormais sans toi

    Lors dis-moi jusqu'à quand

     

     

                                                       ©Ph Dagorne


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  • Mortelle fantaisie...

     

    Oui je me verrais bien

    Procrastiner un peu

    À l’heure de ma mort

    Remettre au lendemain

    Ce périlleux voyage

    Et puis le lendemain

    Procrastiner encore

    Et ainsi chaque jour

    Reporter le départ

    Repousser l’échéance

     

    Oui je me verrais bien

    Paresser rayonnant

    Jusqu’à ce qu’un matin

    L’Ankou son tombereau

    Sa triste haridelle

    Passassent leur chemin

    Oublié à jamais

    Chaque jour vieillissant

    Chaque nuit regrettant

    Que cette idée me vînt

     

                                        

                                                 ©Ph Dagorne

     


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  • La tempête a filé...

     

    Deux ânes en figurines

    Au pied de toits zelliges

    L’hiver lui s’enfarine

    Et la prairie se fige

     

    Une fumée livide

    En brume parfumée

    Oint ce tableau languide

    D’un voile inanimé

     

    Dans un grand baquet vert

    La glace s’est formée

    Fine lame de verre

    Au soleil sublimée

     

    L’on dirait un instant

    Une chape précieuse

    Mais on sait que le temps

    Ruinera l’ambitieuse

     

    Dort le bois mutilé

    Car en pleutre catin

    La tempête a filé

    Il fait froid ce matin

                        

                                               ©Ph Dagorne


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  • Calmez votre chahut...

     

    Tempêtes cérébrales

    Calmez votre chahut

    Vos houles abyssales

    Votre tohu-bohu

     

    Essences d’insomnies

    Funestes pentecôtes

    Mortelles litanies

    La nuit devient votre hôte

     

    Que sont lors ces tornades

    Qui visitez ma couche

    Leurs spectres en embuscade

    Leurs fantômes farouches

     

    Nichées dans une conque

    Insatiables d’humeurs

    Ainsi vous semblez donc

    Vous nourrir de mes peurs

     

    Ô nuiteux rendez-vous

    Ectoplasmes bornés

    Bon Dieu qui êtes-vous

    Pour tant vous acharner

     

                                           ©Ph Dagorne


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  • Dix mois... Au dessus, le soleil.

     

    Vous chagrins et tristesses

    Vous regrets et douleurs

    Toi culpabilité

    Vous n’êtes là que brumes

    Qui imprégnez mon âme

    L’insomnie pour vallée

    Vous vous y blottissez

     

    Au-dessus le soleil

    À quoi bon le savoir

    Il est inatteignable 

     

    Seul mon imaginaire

    Me le rappelle un peu

    Fallacieux artifice

    Illustration factice

    Un très lointain bonheur

    Une porte interdite

    Un mirage têtu

    Une pieuse icône

    Chimère inapprochable

    Souvenir illusoire

     

    Tant que mon cœur usé

    Chaque jour saignera

    Je ne saurai trouver

    Une quelconque paix

    Un quelconque repos

    Cette sérénité

    Image d’Épinal

    Qui sied aux très vieux sages

    Cacochyme mirage

     

    La perte d’un enfant

    Est à ce prix je crois

    Poursuivre cependant

    Aux côtés des vivants

    Ruiné inconsolable

    Mais toujours résolu

    À offrir à transmettre

    Et à tendre la main

    Cette main secourable

    Que lui ne trouva pas

    En ce funeste jour

    C’était pourtant si peu

     

                                         ©Ph Dagorne


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