• Deux âmes suspendues...

     

     

    Deux pensées enlacées

    Et la lune là-haut

    Son murmure à la mer

    Dans l’inconnu du ciel

     

    Ce sont juste des mots

    Je sais ici leur source

    Deux âmes suspendues

    Deux êtres sublimés

    Pour une seule aura

     

    Cette rare lueur

    Née d’ondes singulières

    Porte beaucoup plus loin

    Que les faisceaux dansants

    De nos phares veilleurs

     

    C’est un peu ça l’amour

    Sentiment absolu

    Dépourvu de défense

    Parfois sans lendemain

    Souvent vite émoussé

     

    Tout est donc imparfait

    En ce monde insondable

    Alors une espérance

    Vivre jour après jour

    Tout en se persuadant

    À chaque nouveau soir

    Qu’il est bien le dernier

     

                        

                                                           ©Ph Dagorne


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  • Absence...

     

    C’est un froid ciel de plumes

    Uniformément gris

    Un unique nuage

    De risées et de brumes

     

    Il n’est point d’horizon

    Et la mer et les nues

    Se confondent maussades

    C’est un jour de cafard

     

    Comme un voile idéel

    Pour vêtir ma tristesse

     

    Aussi loin que je puisse

    Porter mon bleu regard

    Je ne vois que chagrin

    Et sourde solitude

     

    Jadis ce mois de mars

    M’apportait le printemps

    Ses premières chaleurs

    Les ornements fleuris

    D’une vraie renaissance

     

    Désormais ses effets

    Suintent de nostalgie

     

     

    L’avenir m’interdit

    Un futur apaisé

     

    L’avenir me retient

    Dans un passé stérile

     

    L’avenir me tourmente

    De supplices muets

     

    L’avenir me reproche

    De poursuivre ma route

     

    L’avenir me condamne

    À mon propre procès

     

    Où donc t’es-tu perdu

    Mon amour mon enfant

     

    Est-il un océan

    Que tes voiles caressent

     

    Même si le soleil

    Tout à coup s’imposait

    Je serais incapable

    D’en espérer ton ombre

     

                                              

                                                      ©Ph Dagorne


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  • Pleure le glas...

     

                                                                           

    Pleure ce glas encore

    Sa fine onde fragile

    Fend une brume d’or

    Éthérée immobile

     

    Pleure ce glas toujours

    Sur ma vie dévastée

    Lancinant chaque jour

    Je me dois d’exister

     

    Pleure ce glas lointain

    Lui qui si fort résonne

    En moi chaque matin

    Que m’offre mon automne

     

    Pleure ce glas cynique

    Sur cet être damné

    Sur ses ragots iniques

    Qui vinrent te faner

     

    Pleure ce glas sans fin

    Qui m’habite et m’enivre

    Ô mon enfant défunt

    Comment donc te survivre

     

    Pleure ce glas funeste

    En cette pleine année

    Pas une âme céleste

    N’a su te ramener

     

    Pleure ce glas profane

    Quand d’échos en rumeurs

    Ta présence diaphane

    Se dissipe et puis meurt

     

    Pleure ce glas étrange

    Qui tinte dans mon cœur

    Où donc es-tu mon ange

    Puisses-tu vivre ailleurs

     

     

     

     

                                                                                      ©Ph Dagorne


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  • Acariâtres amants...

     

    Le vent toque à ma porte

    Je ne lui ouvre pas

    Il frappe à mes volets

    Je ne veux pas de lui

    Il insiste le bougre

     

    Il n’est pas venu seul

    Sa maîtresse la pluie

    Gifle aussi mon pignon

    Comme ces missionnaires

    Invoquant Jéhovah

    Ils vont toujours par deux

    À travers la campagne  

    L’on dirait simplement

    Que la flore sanglote

     

    Aujourd’hui ils m’agacent

    Malgré le manque d’eau

    Malgré les éoliennes

    Je rêvais de lumière

    De l’éclat de mes fleurs

    D’une sieste au soleil

    En empruntant son ombre

    De ces poussières d’or

    Serties sur mon visage

    De ces filles joyeuses

    Insouciantes et jolies

    De leurs robes légères

    Qui flirtent avec la brise

     

    Je voulais inviter

    Mille et un cris d’enfants

    Et de sages rivières

    Pour porter leurs voiliers

    Je voulais écouter

    La symphonie unique

    Toujours renouvelée

    Du doux chant des oiseaux

    Je voulais admirer

    Les subtiles dentelles

    Que portent aux beaux jours

    D’infinies vaguelettes

     

    Je voulais tout cela

    Mais le vent et la pluie

    Vieux amants acariâtres

    Arrivés de la mer

    M’ont volé ces bonheurs

     

                        

    ©Ph Dagorne


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  • Un grain d'imaginaire...

     

    Je regarde ma plume

    Caracoler distraite

    Sur la blanche prairie

    D’une feuille orpheline

     

    Je veux y déposer

    Un grain d’imaginaire

    Pour en faire un doux rêve

    Il sera forcément

    Ombré de ma tristesse

    Mais aussi abreuvé

    À l’onde de l’espoir

     

    Ainsi vivent les larmes

    Fagotées de chagrin

    Endimanchées de joies

    Je les crois sources d’âmes

    Nos corps si éphémères

    Ne sont que simples abris

     

    Puis un jour une nuit

    Affranchies libérées

    Elles s’en vont rejoindre

    Le Royaume sans roi

    L’univers invisible

    Cet Éden indicible

    Pour lequel l’homme fat

    A cru bon d’inventer

    Sectes et religions

     

                                                                     ©Ph Dagorne


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