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Mer et ciel s'acoquinent,
Haleine de poiscaille
Rotée par une bruine
Aux effets de boucaille.
Les côtiers sont en larmes,
Du moins ceux qui survivent,
Dans ce port sans vacarme
Que leurs couleurs ravivent.
Loin, le temps des dundees,
Les môles sont déserts,
Raides presque guindés,
Et surtout peu diserts.
Sur les fenêtres myopes
Que des rideaux pavoisent,
Les maisons s'enveloppent
De parapluies d'ardoise.
Le trait noir des falaises,
Tous ces gris confondus,
Les bistrots qui se taisent,
L'île est comme perdue.
Elle vogue au hasard
Peut-être à la dérive
Dans ce troublant brouillard
Qui, d'horizon, la prive.
Clair obscur cafardeux
Ce n'est ni jour, ni nuit,
Dérangeant entre-deux,
J'y traîne mon ennui...
Ph Dagorne ©
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Je remercie Mariannig Larc'hantec pour son délicat accompagnement
Je crois bien qu’il a plu,
Quelques gouttes trop rares
Sur une herbe épuisée,
Élixir attendu
Depuis de si longs jours.
Je crois bien qu’il a plu,
Un nuage grognon,
Je peux vous l'assurer,
Au-delà de minuit,
Vint toquer mes volets.
Je crois bien qu’il a plu,
Discret pizzicato
Sur les feuilles meurtries
D'un noble châtaignier
Devenu violoncelle.
Je crois bien qu’il a plu,
Les toiles d’araignées,
Délicates rosaces,
Ont dû s’ornementer
De mille et une perles.
Je crois bien qu’il a plu,
C’aurait pu être un rêve,
Les notes cristallines,
Toutes entremêlées
D’une divine harpe.
Il a plu j’en suis sûr,
L'hortensia balafré,
La flaque sur l'allée,
Et le chat du voisin
Me l'ont dit au matin…
Ph Dagorne ©
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C’est un chant qui sourit
Vêtu d’ombres
Sous la futaie
Acidulé
Il fait des pointes
Au bout des feuilles
Soudain il monte
Colimaçonne
Émerveillé
Quand il emballe
Le cœur d'un arbre
Ce petit air
Mine de rien
S'abreuve même
Des parfums rares
De courts silences
Puis il se perche
Sur un rayon
Fait d’ors tressés
Mince baguette
Du vieux Phébus
Débute là
Un long solo
Y farandole
Un fin duvet
De brise tiède
Répondez-lui
D'un gai sifflet
Le bel oiseau
Vous confie juste
Un doux secret
Ph Dagorne ©
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Le vent,
Plume légère,
Vint m'offrir
Cet exquis souvenir,
Ton sourire,
Ce feu
Au fond
De tes pupilles
À jamais
Il impressionna
Mon âme
Le vent,
Plume légère,
Vint me souffler
Ce doux secret,
Ton émotion,
Une larme
Au goût simple
Du bonheur
À jamais
Il désaltéra
Mon âme
Le vent,
Plume légère,
Vint me conter
Ta non-absence,
Ton espérance
Ta certitude
D'être là
À jamais
Il illumina
Mon âme
Ph Dagorne ©
"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants."
Jean d'Ormesson
6 juin 1974
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L
A
V
I
E
Elle s’est mise à trembler
S’est recroquevillée
Puis elle s’est relevée
Faussement ranimée
Mais elle a vacillé
Et s’est ratatinée
S’est même raccrochée
À sa noire complice
Encore a chancelé
Clignotement ultime
Enfin a disparu…
Dites-moi, s’il existe
Ce grand Mamamouchi
Qui entraine les Hommes
Depuis des millénaires
À toujours s’entretuer ?
Dites-moi, s’il existe
Est-il besoin à Dieu
D’ôter vie à la flamme
Pour prouver sa puissance ?
©
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