• Groix... La brise me regarde...

     

    Dans le silence inquiet

    De ma sombre mansarde

    Derrière les volets,

    La brise me regarde.

     

    Et l’haleine d’Éole

    Dépose sur le bois

    De fines auréoles

    Que le ciel entrevoit.

     

    Le soleil émietté

    Crache ses perles fines,

    Une journée d’été

    Barbouillée par la bruine.

     

    De grands arbres en sanglots

    Tremblent dans la pénombre

    Un étrange tableau

    Où disparaît toute ombre.

     

    Je n’entends pas de cris

    Remonter de la plage

    Le bonheur est proscrit

    Ou alors, en voyage…

     

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    Il neige des remords
    Sous le porche du soir
    Antichambre des morts
    Où fanent les mémoires.

    La terre n'est que glaise
    Et bruisse d'un passé
    Bouffi de cette ascèse
    Qui sied aux trépassés.

    Des croix enchevêtrées
    Brandissent leur colère
    Prétentions empêtrées
    Vaines et crépusculaires.

    L'ombre se joue des âmes
    En ce froid cimetière.
    Dans un ultime blâme.
    S'effacent les prières.

    Il reste ces vivants
    Qui s'y pressent amers
    Crédules survivants
    D'entêtantes chimères.

     

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  • La musique d'un mot...

    La musique d'un mot
    Qui se pose légère,
    Un froissement de croches
    Sur tes lèvres rosies.

    Sa timide comptine,
    Sur le ciel infini
    De tes yeux amusés
    Par l'éveil d'un sourire.

    Virevolte et soudain,
    Qui vient se percher là,
    Sur la plus haute branche
    De mon cœur envoûté.

    Ce n'est pas un « je t'aime »,
    Papillon capricieux
    Qui, au jour de son sacre,
    Entrevoit son déclin.

    C'est bien mieux que cela.
    Le frôlement d'une âme
    Qui me souffle et m'emporte
    Aux rives de nos rêves…

     

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  • D'étranges sortilèges...

     

    J’ai trouvé ce matin

    Sur la brise d’été,

    Le fin écran sans tain

    Des rêves entêtés.

     

    Son voile qui ondule,

    Et caresse la mer,

    Ombrant de ses ridules

    Des reflets d’outremer.

     

    Le chaud scintillement

    De vapeurs qui se lèvent

    Révèlent un court moment

    Des illusions trop brèves.

     

    S’y projettent parfois

    D’étranges sortilèges

    Tels charmes d’autrefois

    Y ourdissant un piège.

     

    S’évaporent ces songes

    Qui montent vers le ciel

    Mais, lors, point de mensonges

    Non, juste l’irréel…

     

     

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  • Ici les femmes prient...

     

    Ici, les femmes prient
    Et là,  les hommes doutent
    Alors que dans le chœur,
    Monte tonitruant,
    Le choral prétentieux
    De nonnes hystériques.

    Ô chants de peu de foi,
    Où même l'espérance
    Distille le chagrin
    D'un futur chimérique.

    Lors, l'ombre vacillante
    D'un prêtre desséché
    Plante jusqu'à l'absurde
    Le théâtre trompeur,
    Ultime fatuité
    Des religions humaines...

     

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