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    TRANSAT...

                     Pour Marie.

     

    Claquent les pavillons

    Ils désignent le large

    Cet espace infini

    Où la mer les attend

     

    Demain à la renverse

    Au soleil barbouillé

    Les courants alertés

    Verront tous ces voiliers

    Telles fleurs éclatées

    Arborer leurs pétales

    Aux caprices d’Éole

     

    Perles blanches d’écume

    Ourleront l'éclosion

    Que les flots en désordre

    Mèneront sans repos

    Très loin quand onde et ciel

    Complices se marient

     

                                              ©Ph Dagorne


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  • Une impossible fable...

    Montage avec crédit photo Martine le Pévédic

     

     

     

    Au pays sans douleur,
    Papillonnent distraites,
    Ces candeurs improbables

    Propres aux tourbillons
    Des rêves oubliés.


    Impossibles ambitions
    Que celles barbouillées,
    Par nos actes manqués,

    Ou nos pauvres remords

    Ou nos regrets stériles.


    Comment imaginer
    Cet impossible Ailleurs
    À l'aune de nos peurs ?


    Ce ne sont là mon grand
    Que contes pour enfants…


    Te souviens-tu encore
    De ma fable inventée
    Et jamais achevée ?
    Imprégnée ce soir-là
    De fragrances marines

    Et d’hauturiers pétales

    De croisières heureuses

    Et d'indicible amour.


    Étiez toi et ta sœur,
    Les soleils éclatés
    D'une ombre solitaire,

    Trop pudique et trop gauche

    Pour pouvoir allumer,

    Entretenir surtout

    Un bonheur authentique.


    Quel est donc ce délire ?
    Mon garçon je te parle
    Mais tu ne peux m'entendre…


    Ne suis plus désormais
    Que l'infini chagrin
    D'un vieil homme égaré…

     

                                             ©Ph Dagorne

     

     


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  •  

    Il pleut sous le soleil

    La lune et les nuages

     

    Ces pluies fines et austères

    Aux clameurs boréales

    S’épouvantent en chemin

    De leurs propres échos

     

    Quand la nuit les recouvre

    Ne reste que le vent

    Pour les embarbouiller

    Tisser de faux rideaux

    Qui malmènent la mer

    Agitent ses navires

    Sidèrent leurs marins

     

    L’océan est patraque

    Et s’il bave estourbi

    C’est qu’il n’est que l’esclave

    De ce fol univers

    Cet espace infini

    Médiocre imitateur

    D’un absurde néant

    Et pourtant il se dit

    Que les milliards d’étoiles

    Ignorantes veilleuses

    Serties sur son dais vide

    Ont depuis bien longtemps

    Étouffé leurs quinquets

     

    Aussi qui sommes-nous

    Dépensant des fortunes

    Pour adresser au ciel

    Nos monstres de métal

    À quelques encablures

    De la planète bleue

    Il y a ici-bas

    Tant de plaies à soigner

     

                                   ©Ph Dagorne

     


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  • Que simples souvenirs...

     

     

    Mantille d’océan

    Mille perles d’embruns

    Se dispersent céans

    En un voile chagrin

     

    Tombent du ciel plombé

    Des fragrances salées

    Lointainement tourbées

    J’entends la mer râler

     

    Après qui après quoi

    Je ne saurais le dire

    D’où lui vient cet émoi

    Qui ne sait l’enlaidir

     

    Du plus loin que je puisse

    Contempler sa colère

    Je rejoins là mon fils

    Son ultime croisière

     

    Qu’a-t-il pu devenir

    Je ne brasse à présent

    Que simples souvenirs

    Qu’emporte le jusant

     

    Lors sans abandonner

    Ma quête perpétuelle

    Me voilà condamné

    À mourir sans nouvelles

     

                                                           ©Ph Dagorne


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  • Où ces titans se pressent...

     

     

    Piétiner dans la boue

    S’y sentir aspiré

    La vie n’est qu’un cloaque

    Ma vie est à la pluie

     

    Assister impuissant

    Au languide cortège

    De ces géants en gris

    Que l’on nomme nuages

    Sombres et impavides

    Je ne sais s’ils ressentent

    Cette extrême froidure

    Que le vent leur inflige

    Impassibles et sans bruit

    Ils rejoignent la nuit

    Sous le dais fallacieux

    Des ruses orientales

    Nul ne peut distinguer

    Où ces titans se pressent

    L’horizon leur futur

    A pour lors disparu

    Écorchant ce néant

    Le silence s’est tu

    Pour le brame lointain

    D’une corne de brume

    Filent ces pachydermes

    Désormais sans savane

    Les voilà revêtus

    À jamais de ténèbres

     

    J’ai senti comme un souffle

    Une tiède caresse

    J’ai aussitôt pensé

    À l’envolée d’une âme

     

                                                   ©Ph Dagorne

     


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