• Bonne fête papa !

    De rosée et de bruine

    Mon vieux cœur s’est paré

    Lourde mante chagrine

    D’un papa éploré

    C’est la deuxième fois

    Où je n’entendrai pas

    Au doux son de ta voix

    Bonne fête papa

     

    Alors vous me direz

    Ce n’est là qu’une fête

    Simplement inspirée

    De tendresse surfaite

    Et où le mercantile

    L’emporte à l’affection

    Célébration futile

    Cupide création

     

    Cependant aujourd’hui

    C’est un jour sans noblesse

    Le temps est à la pluie

    Ton absence me blesse

    Impossible éclaircie

    Ce si simple souhait

    En forme de merci

    S’est perdu à jamais

     

                                             ©Ph Dagorne


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  • Quinze mois. Le soleil dans un coin...

     

    Le soleil dans un coin

    Pour unique encrier

    Incapable d’écrire

    Sur les feuilles du ciel

    Les questions qui me hantent

    Ma colère étouffée

    La peine qui m’oppresse

     

    Tout là-bas les nuages

    M’abandonnent leurs larmes

    Rejoignent l’horizon

    Puis tristement s’effacent

    Mais d’autres les remplacent

    Ils ombreront mon âme

     

    L’océan s’est brouillé

    Avec un vent amer

    Il crache son courroux

    Au tumultueux noroît

    S’y envole l’écume

    Lourds flocons frémissants

    Suspendus à la lande

    Dans des teintes ocre-neige

     

    J’ai froid de ton absence

    J’aurai froid tout le temps

    Ma vie s’est interdite

    Tout printemps tout été

    Je suis là en automne

    Mes frimas me le disent

     

    Je l’ai déjà écrit

    Ton sourire immobile

    Dans son cadre me nargue

    Pour mes yeux embués

    Il n’est plus aujourd’hui

    Que douloureuse énigme

    Un désir de te voir

    Attiseur de tourments

     

    Pourtant il se murmure

    Que les mots du poète

    Sont pour qui les déchiffre

    Autant de sortilèges

    Mais dans ces nues glacées

    Qui lors pour me répondre

     

    Le soleil s’est sauvé

    Je n’ai plus d’encrier

    Qu’importe maintenant

    Je ne pouvais écrire

    Sur ce vide cendreux

    Les questions qui me hantent

    Ma colère étouffée

    La peine qui m’oppresse

                           ©Ph Dagorne


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  • Vertige...

     

    Sur un dos courbatu

    Un bien étrange sac

    Aux lanières acérées

     

    Son poids insupportable

    Comm’ si roulé en boule

    Un bourreau y dormait

     

    Un seul chemin de crête

    Habillé de vertige

    Il a plu il pleuvra

    Et la glèbe est traîtresse

     

    Les nuages s’en foutent

    Incontinents se massent

    En déments cacochymes

    Leurs roulements hagards

    Vibrent tels de vieux rots

    Et le sentier se perd

    Asphyxié d’herbes folles

    Deux cruels précipices

    Balisent sa carence

    Et mènent à la brume

     

    C’est un voile immobile

    Cumulus égaré

    Qui dépose en silence

    Les larmes espacées

    D’un chagrin sans mémoire

     

    Même pas une bruine

    Une gaze ou un tulle

    À la pâleur de limbes

    Un « plus tard » incertain

    Un futur en suspens

    Quand pour unique trace

    Le vide lors se pare

    De mille sortilèges

     

     

                                 ©Ph Dagorne

     


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  • Ma petite sirène...

     

    Un tout petit sentier

    M’invita à le suivre.

    Pouvais-je refuser

    Puisqu’il m’offrait des fleurs ?

    J’avais peur de la pluie,

    Le ciel, hôte attentif,

    En chassa les nuages.

    À moins, que ce ne fut,

    Son complice le vent,

    En berger empressé,

    Qui ait sans rechigner

    Rentré son gris troupeau.

    Où donc ? Nul ne le sait,

    Je constatai très vite

    Que la voûte céleste

    Étalait son azur

    Jusqu’aux dernières houles

    D’un océan serein.

     

    Quant à ma fine sente,

    Elle sut me conduire

    Au sable d’une crique.

    Toute petite plage,

    Venue là s’abreuver

    À l’écume tremblante

    De molles vaguelettes

     

    Soudain ! Devinez quoi ?

    Je vis sur un rocher

    Une tendre sirène

    Qui me tournait le dos

    J’approchai prudemment

    Elle se retourna

    Son délicat sourire

    Forcément me troubla

    N’aie pas peur me dit-elle

    Et avant de rejoindre

    Le palais des abysses

    L’étrange fée marine

    Me confia ; Un secret.

    Ce petit coup de pouce

    Qui change votre vie.

     

    Mais, de sa confidence,

    Je suis homme discret,

    Je n’en dirai pas plus.

     

    Allez-donc ! Vous aussi,

    Emprunter ce chemin

    Qui conduit à la mer,

    Un jour de vent de terre,

    Et, qui sait ! Comme moi,

    Vous y verrez la belle…

     

                                                 ©Ph Dagorne


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  • C'est un temps pour pêcher...

     

    Mille cordes de harpe

    Tendues sur l’océan

    Pour une mélodie

    Aux aphones échos,

    Il pleut sur l’horizon,

    Des laisses traversières

    Que la mer abandonne

    Afin que les nuages

    Poursuivent leur voyage.

     

    Je les suis, empotés,

    Qui ombrent l’onde sage.

    Phébus s’est fait berger,

    Docile est son troupeau.

    La pluie ignore l’île,

    Le vent est paresseux,

    Au large, trois pétales,

    C’est un temps pour pêcher.

     

    Visiteurs incongrus,

    D’insolites flonflons

    Viennent envahir l’espace,

    S’accrochent au silence,

    En vain ! Et c’est tant mieux,

    Les pépères tranquilles

    Endimanchés de gris

    Ne marchent pas au pas.

    Puissent les Hommes fats

    Toujours les imiter.

     

                                      ©Ph Dagorne


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