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Par Philippe Dagorne le 18 Juin 2023 à 15:28
De rosée et de bruine
Mon vieux cœur s’est paré
Lourde mante chagrine
D’un papa éploré
C’est la deuxième fois
Où je n’entendrai pas
Au doux son de ta voix
Bonne fête papa
Alors vous me direz
Ce n’est là qu’une fête
Simplement inspirée
De tendresse surfaite
Et où le mercantile
L’emporte à l’affection
Célébration futile
Cupide création
Cependant aujourd’hui
C’est un jour sans noblesse
Le temps est à la pluie
Ton absence me blesse
Impossible éclaircie
Ce si simple souhait
En forme de merci
S’est perdu à jamais
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 14 Juin 2023 à 00:16
Le soleil dans un coin
Pour unique encrier
Incapable d’écrire
Sur les feuilles du ciel
Les questions qui me hantent
Ma colère étouffée
La peine qui m’oppresse
Tout là-bas les nuages
M’abandonnent leurs larmes
Rejoignent l’horizon
Puis tristement s’effacent
Mais d’autres les remplacent
Ils ombreront mon âme
L’océan s’est brouillé
Avec un vent amer
Il crache son courroux
Au tumultueux noroît
S’y envole l’écume
Lourds flocons frémissants
Suspendus à la lande
Dans des teintes ocre-neige
J’ai froid de ton absence
J’aurai froid tout le temps
Ma vie s’est interdite
Tout printemps tout été
Je suis là en automne
Mes frimas me le disent
Je l’ai déjà écrit
Ton sourire immobile
Dans son cadre me nargue
Pour mes yeux embués
Il n’est plus aujourd’hui
Que douloureuse énigme
Un désir de te voir
Attiseur de tourments
Pourtant il se murmure
Que les mots du poète
Sont pour qui les déchiffre
Autant de sortilèges
Mais dans ces nues glacées
Qui lors pour me répondre
Le soleil s’est sauvé
Je n’ai plus d’encrier
Qu’importe maintenant
Je ne pouvais écrire
Sur ce vide cendreux
Les questions qui me hantent
Ma colère étouffée
La peine qui m’oppresse
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 8 Juin 2023 à 18:57
Sur un dos courbatu
Un bien étrange sac
Aux lanières acérées
Son poids insupportable
Comm’ si roulé en boule
Un bourreau y dormait
Un seul chemin de crête
Habillé de vertige
Il a plu il pleuvra
Et la glèbe est traîtresse
Les nuages s’en foutent
Incontinents se massent
En déments cacochymes
Leurs roulements hagards
Vibrent tels de vieux rots
Et le sentier se perd
Asphyxié d’herbes folles
Deux cruels précipices
Balisent sa carence
Et mènent à la brume
C’est un voile immobile
Cumulus égaré
Qui dépose en silence
Les larmes espacées
D’un chagrin sans mémoire
Même pas une bruine
Une gaze ou un tulle
À la pâleur de limbes
Un « plus tard » incertain
Un futur en suspens
Quand pour unique trace
Le vide lors se pare
De mille sortilèges
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 27 Mai 2023 à 18:04
Un tout petit sentier
M’invita à le suivre.
Pouvais-je refuser
Puisqu’il m’offrait des fleurs ?
J’avais peur de la pluie,
Le ciel, hôte attentif,
En chassa les nuages.
À moins, que ce ne fut,
Son complice le vent,
En berger empressé,
Qui ait sans rechigner
Rentré son gris troupeau.
Où donc ? Nul ne le sait,
Je constatai très vite
Que la voûte céleste
Étalait son azur
Jusqu’aux dernières houles
D’un océan serein.
Quant à ma fine sente,
Elle sut me conduire
Au sable d’une crique.
Toute petite plage,
Venue là s’abreuver
À l’écume tremblante
De molles vaguelettes
Soudain ! Devinez quoi ?
Je vis sur un rocher
Une tendre sirène
Qui me tournait le dos
J’approchai prudemment
Elle se retourna
Son délicat sourire
Forcément me troubla
N’aie pas peur me dit-elle
Et avant de rejoindre
Le palais des abysses
L’étrange fée marine
Me confia ; Un secret.
Ce petit coup de pouce
Qui change votre vie.
Mais, de sa confidence,
Je suis homme discret,
Je n’en dirai pas plus.
Allez-donc ! Vous aussi,
Emprunter ce chemin
Qui conduit à la mer,
Un jour de vent de terre,
Et, qui sait ! Comme moi,
Vous y verrez la belle…
©Ph Dagorne
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Par Philippe Dagorne le 23 Mai 2023 à 19:06
Mille cordes de harpe
Tendues sur l’océan
Pour une mélodie
Aux aphones échos,
Il pleut sur l’horizon,
Des laisses traversières
Que la mer abandonne
Afin que les nuages
Poursuivent leur voyage.
Je les suis, empotés,
Qui ombrent l’onde sage.
Phébus s’est fait berger,
Docile est son troupeau.
La pluie ignore l’île,
Le vent est paresseux,
Au large, trois pétales,
C’est un temps pour pêcher.
Visiteurs incongrus,
D’insolites flonflons
Viennent envahir l’espace,
S’accrochent au silence,
En vain ! Et c’est tant mieux,
Les pépères tranquilles
Endimanchés de gris
Ne marchent pas au pas.
Puissent les Hommes fats
Toujours les imiter.
©Ph Dagorne
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