• Tas de bois...

    La nuit s’est aveuglée

    De vieux rêves abscons

    D’invisibles pluies fines

    Lavandières étonnées

    D’un jardin mutilé

     

    Gueule ouverte une ornière

    S’est gavée de cette eau

    Qui cherchait son chemin

    Allez savoir pourquoi

    Le vent en prit ombrage

     

    Une nouvelle fois

    Contrarié et grognon

    Se leva violemment

    Balaya la campagne

     

    Un long chêne un peu gauche

    Tout enlierré de feuilles

    S’affala foudroyé

    Embrassant lourdement

    Un bitume fuyant

    Il comprit néanmoins

    Qu’aux premières lueurs

    Il serait tas de bois

                                      ©Ph Dagorne

     


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  • J'interpelle la lune....

    De fascinants arpèges

    Emportent ma pensée

    Voilà bientôt deux ans

    Et je ne comprends pas

     

    Je regarde distrait

    Passer les nuages

    J’interpelle la lune

    Se peut-il qu’elle sache

    Moi je pense que oui

     

    Les nues se font pleureuses

    Se succèdent les grains

    La terre saturée

    Finit par les vomir

     

    Ainsi leurs lourds sanglots

    Semblent scander le temps

    Oui celui qu’il me reste

    Et cet espoir infime

    De te revoir ailleurs

     

                                     ©Ph Dagorne


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  • La vie est une garce...

                                                                               Pour Philippe

     

    Les lignes s’entortillent

    Au courant de mes larmes

    La vie sourde traitresse

    Nous livre sans remord

    Et sans discernement

    À l’exil sans retour

    La camarde est passée

    Inlassable cueilleuse

    Pour l’avoir évoquée

    Elle en a profité

    Pour surprendre sa proie

    Puis elle a disparu

     

    Voyage fantasmé

    Dont nul ne sait nous dire

    S’il nous propose un port

    Un abri aux eaux calmes

    Ou plus probablement

    Un souffle sans écho

    Un oubli sans essence

    Un sommeil éternel

    Un néant absolu

    Où les rêves se taisent

    Où le verbe s’efface

    En un vide infini

     

                                                ©Ph Dagorne


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  • Petite vaguelette...

    Sont-ce les battements

    De mon cœur fatigué

    Qui soudain s’accélèrent ?

     

    Sont-ce les pas d’un reel*

    Qui battent en cet instant

    En ma triste poitrine ?

     

    Une joie, un sourire

    Ou lors, la simple esquisse

    D’un souvenir enfoui,

    Venus discrètement

    Mourir presque sans bruit,

    Petite vaguelette,

    Aux rives de mon âme.

     

    Glisse-donc sur le sable,

    Donne-moi cette force,

    Qui jadis te fit houle.

    Chair de poule ou frisson,

    Viens-tu là me frôler ?...

                * Danse irlandaise

     

    ©Ph Dagorne


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  • Vingt trois...

    Glisser, plus que descendre,

    Une marche après l’autre,

    Chaque treizième jour,

    Chaque mois de l’année,

    Une à une, à minuit,

    Là, c’est la vingt troisième.

    Ce n’est pas une chute,

    Pas plus qu’une agonie,

    Ce n’est là, mais c’est trop,

    Qu’un douloureux constat.

    Chaque jour, tu me manques,

    Je t’aperçois là-haut

    En rêve ou en fantasme,

    Ton absence funeste,

    Cruellement, t’éloigne

    Et pourtant, et pourtant,

    Chaque instant tu me hantes.

    Ô viens-donc mon enfant

    Sans crainte et sans angoisse,

    Juste me dire, un soir,

    Sur la grise margelle

    De ce puits sans reflet

    Que tu veilles sur nous…

     

                               ©Ph Dagorne


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