• Un infini tourment...

     

    Est-ce toi mon garçon

    Qui a tiré

    Le dais gris

    Des nuages ?

    Sombre est le ciel,

    Bientôt noir,

    Le soleil en colère

    A rejoint

    Sans un bruit

    Sa rutilante alcôve.

     

    Il fait nuit désormais.

    Même la lune boude.

    Oh !

    Une larme est tombée

    Puis deux, puis trois,

    Oh !

    Un fin rideau de pluie

    En guise de voile,

    Juste

    Pour rafraîchir

    Mon infini tourment…

    Puis,

    Une grosse averse

    Aux gouttes presque tièdes,

    Je les crois bienvenues

    Juste

    Pour noyer

    Qui sait

    Le passé

    Ou déjà

    Ma mémoire,

    Mieux encore,

    Mes chagrins,

    Pour arroser

    Peut-être,

    Le terreau de mon âme.

     

    Il est là,

    Dans cet étrange écrin,

    Une petite graine

    Que l’on nomme

    Espérance...

     

                        ©Ph Dagorne

     

     


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  • Plus libre que l'oiseau...

     

     Libre je rêve encore

    Au-delà de la nuit

    Au-delà de ce temps

    Que le balancier scande

    Métronome des vies

    Disséquées en secondes

     

    Libre je rêverai

    Aux journées suspendues

    Aux attentes éthérées

    Aux rencontres fortuites

    Aux caresses discrètes

    D’âmes à jamais ravies

     

    Libre je resterai

    Spectateur assidu

    Au balcon sans tabou

    De mon imaginaire

    Là où le ciel est mien

    Là où la mer me berce

     

    Plus libre que l’oiseau

    Tout au bout de mon vol

    Se poursuivra mon rêve

    Une fête infinie

    Un récital unique

    Un concert envoûtant

    Pour emmerder les fats

     

                                        ©Ph Dagorne

     

     


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  • Peser mes mots...

     

    En l’automne salace

    Un fouillis ocre orange

    En guise de manteau

     

    Reptiliennes pensées

    Crissent sous la fougère

    Entêtantes et tenaces

     

    Identiques et glacées

    Les pluies de la journée

    Semblent s’être accrochées

    Aux risées de la nuit

     

    La sente se fait lit

    D’improbables ruisseaux

    Cascadent vers la plage

    Ou plus loin s’abandonnent

    Aux tourments de la mer

     

    Lors la glèbe fuyante

    N’en est que plus collante

    Mal assurés les pas

    Offrent crainte et absences

     

    À l’heure du bilan

    Quand le passé dévore

    Ce qu’il nous reste à vivre

    Très présomptueusement

    D’aucuns nomment cela

    Expérience ou sagesse

    Je le dis avec force

    C’est plutôt vivre là

    Les sournoises prémices

    D’une lente détresse

     

    C’est cela la vieillesse

     

                                    ©Ph Dagorne


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  • Entre ici mon ami...

     

    Laisse-là à l’entrée

    Cette mauvaise idée

    Ôte ta veste sombre

    Et ce crêpe de deuil

     

    Entre-ici mon ami

    La salle est éclairée

    Et la fontaine rit

    Assieds-toi près de moi

    Et trinquons à la vie

    Entends-tu à présent

    Le chant de ces oiseaux

    Venus dans le jardin

    Entremêler leurs joies

    Entends-tu au-dessus

    Les notes harmoniques

    D’un concerto léger

    Qu’un beau soir de printemps

    Le bonheur écrivit

    Regarde-donc le ciel

    Les nuages sourient

    Caressés par l’azur

     

    Reste toute ta nuit

    Sous mon toit accueillant

    Plonge sans retenue

    Dans les draps satinés

    D’un monde imaginaire

    Les rêves en sont les rois

    Les songes leurs vassaux

    Sache si tu t’y rends

    Qu’il est dans ce royaume

    Un océan sans fin

    Les voiles colorées

    Des plus somptueux navires

    Fleurissent aussi nombreuses

    Qu’étoiles en ciel d’été

    Ce pays si tu veux

    Sera tien à jamais

    Et bien plus près encore

    L’amour y trouveras

     

    Laisse-là à l’entrée

    Cette mauvaise idée

    Ôte ta veste sombre

    Et ce crêpe de deuil

    Demain dans le foyer

    Je te les brûlerai

     

                                    ©Ph Dagorne

     

     


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  • Pour épouser l'espoir...

     

    Je suis comme ce soir

    Aveuglé de ténèbres

    Pas une seule lune

    Pour deviner mon ombre

    Juste une fausse brise

    Pour caresse anonyme

    À moins que ce ne soit

    L’intersigne d’une âme

     

    J’erre là sans calcul

    Aux abords imprécis

    D’un fatal précipice

    Ma sente disparaît

    Comme aspirée soudain

    Par le flanc d’une brume

     

    Une incertaine issue

    Vers ce jour sans matin

    Ce jour que je ne sais

    Vers cette rive opaque

    Horizon fantasmé

    Baigné par les dentelles

    De voilettes marines

    Guipures fines et noires

    Comme il sied au chagrin

    Mantilles arachnéennes

    Où les larmes se pendent

    Pour épouser l’espoir

     

                                    ©Ph Dagorne


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