• Groix... C'est une brume blanche...

    Un grand merci à Awena pour ce délicat accompagnement.

     

    C’est une brume blanche,

    Très finement ouatée,

    Qui sur l’île s’épanche,

    Par la brise portée.

     

    Sont-ce des revenants,

    Qui sur la mer étale,

    Délaissent le Ponant

    Et leurs contrées létales ?

     

    Leurs feux se sont voilés,

    Point de barques fantômes

    Ou de voiles affalées,

    Un horizon de chrome…

     

    Règne ici le silence,

                  Tout juste entrecoupé              

    Dans sa molle indolence,

    Du cri d’oiseaux huppés

     

    Mais l’on discerne aussi,

    Juste de loin en loin,

    Discret et indécis,

    Du ressac, son refrain.

     

    Groix se laisse couvrir

    Sans la moindre frayeur

    Comme pour découvrir

    Un fantastique Ailleurs…

     

    ©

     

     


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  • Groix...Une aurore annoncée...

    Un grand merci à Awena, harpiste, pour ce délicat accompagnement...

     

    Et je verrai éclore

    Sur le sombre satin

    Mille et un boutons d’or

    Bien avant le matin

     

    Sur la robe océane

    La muette floraison

    Scintillera diaphane

    Jusqu’au trait d’horizon

     

    Seule une molle brise

    Portée par le suroît

    Telle caresse exquise

    Offrira son émoi

     

    Doux zéphyr des malines

    Qui viendra là bercer

    Des vagues en capelines

    Par le sable effacées

     

    Lors dans ce long murmure

    L’île pourra hisser

    La voile sans amure

    D’une aurore annoncée…

     

     

    ©


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  • La tempête...

     

    Il s’est calmé le vent

    Un peu moins en colère

    Oui mais il rôde encore

    Je l’entends là râler

     

    Et brusquement il gueule

    Crachant sans retenue

    Son haleine salée

    Sur mes persiennes bleues

     

    Puis c’est presque silence

    Juste un ronronnement

    Celui de mon vieux chat

    Fasciné par ma plume

     

    Celle qui farandole

    Sur la feuille jaunie

    D’un malingre cahier

    Que l’on dit d’écolier

     

    C’est bien une accalmie

    Mais cette nuit c’est sûr

    Dans l’humide noirceur

    Les pins devront veiller

     

    Leur ramure trempée

    Les rend raides et patauds

    Le vertige les guette

    Pour les jeter au sol

     

    Taiseuse est la maison

    Qui décompte la nuit

    À la note vibrante

    De l’horloge de bois

     

    Comme elle est apaisante

    Bien que ne disant rien

    Sur son front balafré

    Courent deux bœufs de cuivre

     

    Un jour ils m’ont conté

    Les nuits blanches et cruelles

    D’une guerre infernale

    Qui vit s’enfuir les hommes

     

    Est-ce là de frayeur

    Que le fin balancier

    Hésitant et tremblant

    Brusquement s’était tu

     

    Il attendit deux ans

    Dans la pièce éclatée

    Qu’enfin la paix s’invite

    Pour à nouveau danser

     

    Mais voilà revenue

    La tempête rageuse

    Plus agressive encore

    Molestant la campagne

     

    Irascible et vengeur

    Pourquoi ainsi le vent

    S’est tout à coup fâché ?

    Je ne lui ai rien fait…

    ©


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  • Groix... Ô la belle marine...

     

    Sous l’asile douillet

    De vieux chênes noueux,

    Des pierres s’ennuyaient

    Sur un chemin boueux.

     

    De sa cloche bien sage

    Envoûtant l’horizon,

    Le clocher du village

    Rassembla ses maisons.

     

    Le bois semblait tout proche,

    Des oiseaux me le dirent,

    Dansant tels simples croches

    Au souffle d’un zéphyr.

     

    Voilée par la futaie,

    Saisie d’un tendre émoi,

    Même la mer chantait

    Et se jouait de moi.

     

    Le phare un peu rougeaud,

    Curieux, passa la tête,

    En clown un peu barjot

    Venu me faire fête

     

    Lors je vis s’avancer

    De grands pins maritimes,

    Leurs longs troncs enlacés

    Dans une étreinte ultime

     

    Ô la belle marine

    Que ce matin m’offrit.

    Vêtu de brumes fines,

    Le ciel bleu s’en éprit…

     

    ©


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  • Groix... Juste entre ciel et mer...

     

    Ébaudi et curieux

    Je regarde passer

    D’envoûtants voyageurs…

     

    Juste entre ciel et mer

    Le temps qu’ils se pomponnent.

    Se promènent inertes

    Ombrant la plage nue

     

    Poursuivent leur périple

    Vers des terres plus vastes

    Les devinent là-bas

    Qui semblent onduler

    Aux confins des Coureaux

     

    Se sont-ils aperçus

    Qu’un tout autre cortège

    S’est déjà mis en train

    Sur cette ligne étrange

    Où la mer et le ciel

    Attirés se rejoignent ?

     

    C’est un souffle sévère

    Qui chassera la brise

    Agitera sans doute

    Les discrètes dentelles

    Des vagues accourues

     

    Quel deuil les réunit

    Pour qu’ils soient aussi sombres

    Même si se taisent là

    Les pleureuses en chemin ?

     

    Déjà le vent me porte

    Le triste soliloque

    D’une cloche chagrine

    ©


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