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Par Philippe Dagorne le 26 Septembre 2015 à 03:53
Ils passent là, chagrins,
Par-dessus mon vieux toit,
Et retiennent leurs grains
En pépères courtois.
J’aperçois les « Saisies »
Qui fendent l’onde grise
Quelques mouettes transies
Y sèchent sous la bise.
L’horizon s’est couvert
D’une brouillasse atone,
Ça ressemble à l’hiver
Morose et monotone.
Dans ses teintes d’ardoise,
La place Notre Dame,
Que la chapelle toise,
Semble aujourd’hui sans âme.
Lessivé par les pluies,
Figé dans ses pâleurs
Le village s’essuie,
Avare de couleurs.
Alors, sur mon cahier,
Abreuvé d’encre sombre,
J’ai juste gribouillé
Un soleil et de l’ombre…
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Par Philippe Dagorne le 22 Septembre 2015 à 03:33
Oui, je l’entends, qui toque
Dans les reflets carmin
D’un bien sinistre froc
Il sera là, demain.
Je parle de l’automne,
Ses journées moribondes
Dont les échos résonnent
En des pluies pudibondes.
Puis, dans l’indifférence,
La brise sera bise
Oubliant des fragrances,
Par le printemps, apprises.
Le soleil, vieil avare,
Percera, nonchalant.
La mer, à son cafard,
Dansera, sans allant.
Un vent, plein de mépris,
Naîtra d’un ciel en deuil,
Les arbres incompris
Y laisseront leurs feuilles.
Lors, entre chien et loup,
Poursuivrai mon chemin
Fait de glaise et de boue,
L’été passe la main…
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Par Philippe Dagorne le 20 Septembre 2015 à 03:11
Une étoffe opaline
Pareille au ciel d’été,
Des teintes cristallines
Qui glissent apprêtées.
Au cœur de cet écrin,
L’empreinte d’une terre,
Ses arômes marins,
Fugaces comme éther.
Ses oiseaux par milliers
Qui voltigent sans cesse.
Bruyants et singuliers,
Molles brises, caressent.
Quand s’annonce la nuit
Mystérieuse et puissante
Furtifs, des feux essuient
Les nues luminescentes.
Ces veilleurs d’océan
Balaient l’immense toile.
De leurs faisceaux brillants,
Ils parlent aux étoiles.
C’est là, l’île où je vis
Sertie sur l’émeraude
D’une mer assouvie
Achevant sa maraude….
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Par Philippe Dagorne le 2 Septembre 2015 à 03:29
Cette ligne de brume
Est pareille à l’ennui,
Froide comme amertume,
Accouchée de la nuit.
Occulte l’horizon
Et se fond dans le ciel
Elle est là, sans saison
Éthérée, irréelle.
Semble s’être assouvie
De trop timides brises
Nous offre ce lavis
À dominante grise.
Mystérieux ectoplasme,
Elle glisse sur l’onde
En étrange fantasme
Accomplissant sa ronde.
Les oiseaux silencieux
Ne s’y sont pas trompés
Sur la jetée, soucieux,
Ils se sont regroupés.
Même la plage nue
N’ose plus se couvrir
D’un goémon venu
Sur le sable mourir…
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Par Philippe Dagorne le 31 Août 2015 à 03:36
Une aurore insouciante
Avait blondi le port
De cette aura brillante
Qui s’illumine d’or.
Mais le matin venu
Se montra plus timide
Quand l’azur soutenu
Se fit lors moins limpide.
Sous des vents délétères,
Une touffeur étrange
Enveloppa la terre
D’un crêpe presque orange.
Le ciel bleu éprouvé
Déjà s’était voilé
D’un tulle délavé
Aux fragrances salées.
L’ouest s’était masqué
D’une voilette noire
Et l’orage embusqué
N’attendait que le soir.
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