• Groix... J’ai juste gribouillé...

     

    Ils passent là, chagrins,

    Par-dessus mon vieux toit,

    Et retiennent leurs grains

    En pépères courtois.

     

    J’aperçois les « Saisies »

    Qui fendent l’onde grise

    Quelques mouettes transies

    Y sèchent sous la bise.

     

    L’horizon s’est couvert

    D’une brouillasse atone,

    Ça ressemble à l’hiver

    Morose et monotone.

     

    Dans ses teintes d’ardoise,

    La place Notre Dame,

    Que la chapelle toise,

    Semble aujourd’hui sans âme.

     

    Lessivé par les pluies,

    Figé dans ses pâleurs

    Le village s’essuie,

    Avare de couleurs.

     

    Alors, sur mon cahier,

    Abreuvé d’encre sombre,

    J’ai juste gribouillé

    Un soleil et de l’ombre…

    ©                         

     


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  • L'automne...

     

    Oui, je l’entends, qui toque

    Dans les reflets carmin

    D’un bien sinistre froc

    Il sera là, demain.

     

    Je parle de l’automne,

    Ses journées moribondes

    Dont les échos résonnent

    En des pluies pudibondes.

     

    Puis, dans l’indifférence,

    La brise sera bise

    Oubliant des fragrances,

    Par le printemps, apprises.

     

    Le soleil, vieil avare,

    Percera, nonchalant.

    La mer, à son cafard,

    Dansera, sans allant.

     

    Un vent, plein de mépris,

    Naîtra d’un ciel en deuil,

    Les arbres incompris

    Y laisseront leurs feuilles.

     

    Lors, entre chien et loup,

    Poursuivrai mon chemin

    Fait de glaise et de boue,

    L’été passe la main…

     

    ©                         


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  •  

    Une étoffe opaline

    Pareille au ciel d’été,

    Des teintes cristallines

    Qui glissent apprêtées.

     

    Au cœur de cet écrin,

    L’empreinte d’une terre,

    Ses arômes marins,

    Fugaces comme éther.

     

    Ses oiseaux par milliers

    Qui voltigent sans cesse.

    Bruyants et singuliers,

    Molles brises, caressent.

     

    Quand s’annonce la nuit

    Mystérieuse et puissante

    Furtifs, des feux essuient

    Les nues luminescentes.

     

    Ces veilleurs d’océan

    Balaient l’immense toile.

    De leurs faisceaux brillants,

    Ils parlent aux étoiles.

     

    C’est là, l’île où je vis

    Sertie sur l’émeraude

    D’une mer assouvie

    Achevant sa maraude….

     

    ©        


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  • Groix... Cette ligne de brume...

     

    Cette ligne de brume

    Est pareille à l’ennui,

    Froide comme amertume,

    Accouchée de la nuit.

     

    Occulte l’horizon

    Et se fond dans le ciel

    Elle est là, sans saison

    Éthérée, irréelle.

     

    Semble s’être assouvie

    De trop timides brises

    Nous offre ce lavis

    À dominante grise.

     

    Mystérieux ectoplasme,

    Elle glisse sur l’onde

    En étrange fantasme

    Accomplissant sa ronde.

     

    Les oiseaux silencieux

    Ne s’y sont pas trompés

    Sur la jetée, soucieux,

    Ils se sont regroupés.

     

    Même la plage nue

    N’ose plus se couvrir

    D’un goémon venu

    Sur le sable mourir…

    ©                         


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  • Groix... Jour d'orage...

     

    Une aurore insouciante

    Avait blondi le port

    De cette aura brillante

    Qui s’illumine d’or.

     

    Mais le matin venu

    Se montra plus timide

    Quand l’azur soutenu

    Se fit lors moins limpide.

     

    Sous des vents délétères,

    Une touffeur étrange

    Enveloppa la terre

    D’un crêpe presque orange.

     

    Le ciel bleu éprouvé

    Déjà s’était voilé

    D’un tulle délavé

    Aux fragrances salées.

     

    L’ouest s’était masqué

    D’une voilette noire

    Et l’orage embusqué

    N’attendait que le soir.

     

     

    ©                         


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